Association française pour l’enseignement du français

L'AFEF était présente

  • 25
    Nov

    Quelles médiations pour apprendre ? Colloque de la FNAME - Tours - 18-19 novembre 2016

    Compte-rendu de l'AFEF, compléments

    Quelles médiations pour apprendre ?

    Colloque de la FNAME - Tours - 18-19 novembre 2016

    Les 18 et 19 novembre derniers, la FNAME, Fédération nationale des associations de maitres E, organisait à Tours un colloque qui prolongeait son congrès.  Il était intitulé : Les médiations pour apprendre, les interactions dans la relation pédagogique. Plus de sept-cents congressistes étaient rassemblés dans une ambiance conviviale mais surtout sérieuse et concentrée.

     

     

    Qui sont les maitres E ?

    Parmi les enseignants des Rased, ils sont plus particulièrement en charge du volet pédagogique de l'aide c'est-à-dire sur la question des procédures et difficultés dans les apprentissages. « Après un temps d'observation et d’analyse, [le maitre E] élabore des projets individuels d'aide, se situant ainsi dans une perspective d'aide à une personne et non à un groupe. Ces projets sont contractuels entre l'enfant, l'enseignant de sa classe, sa famille et le maitre E. »  « Le travail du maitre E n'est pas du renforcement pédagogique, ni du soutien, c'est une aide à l'apprentissage (pourquoi j'apprends, comment j'apprends) dans un souci constant d’expliciter les exigences de l’école et d’amener l’élève à construire du sens. »

    « Médiation » et « remédiation » sont donc des clés de la professionnalité de ces enseignants qui jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les difficultés et les inégalités et qui avaient été particulièrement malmenés quand François Fillon était Ministre de l'Éducation puis Premier Ministre.

     

    Lire le compte-rendu de trois conférences sur le site du CRAP-Cahiers Pédagogiques :

    Avant la RE-médiation, la médiation ! Jean-Michel Zakhartchouk, CRAP-Cahiers pédagogiques

    Trois cerveaux ?, Sophie Benkemoun, docteure en médecine, fondatrice des Ateliers Parents, et Nadège Larcher, psychologue et formatrice.

    Jérôme Bosch, Freud et l'empathie, Martine Lacour, docteure en psychologie et membre de l'Agsas (Association des groupes de soutien au soutien)

     

    Situation scolaire, situation d'énonciation, conclusion personnelle

    Les problématiques de pragmatique langagière sont au cœur de l'enseignement du français et de la professionnalité de ceux qui en ont la charge. La réflexion menée lors de ce colloque donne chair à la linguistique de l'énonciation et des discours. Après la réforme de 1996, l'énonciation, trop souvent réduite à "la situation d'énonciation", a trop souvent été une porte ouverte pour des traitements voire des dérives technicistes. Pourtant, ce champ du français, parce qu'il met en lien et en tension oral-écrit, production-réception, injonctions-intentions-impacts, communication-contexte..., apporte un éclairage nécessaire pour que les praticiens analysent de façon lucide ce qui se passe dans les interactions pédagogiques. 

    La juxtaposition des conférences de Sophie Benkemoun et Nadège Larcher d'une part, de Martine Lacour d'autre part, révèle le risque ou la difficulté d'osciller entre une représentation de la pédagogie comme modélisation comportementaliste et représentation de la classe comme espace psychique. Nous avons les outils conceptuels pour ne pas rester enfermés dans ce dilemme dont une illustration a été fournie au sein même du colloque. Sophie Benkemoun et Nadège Larcher avaient démontré l'impact négatif de l'usage de la conjonction « mais » dans des appréciations comme « tu sais (...) mais tu dois (...) » dont le second segment annule l'effet motivant du premier. Elles préconisaient à juste titre d'utiliser plutôt le « et ». La salle qui avait vu dans la proscription du « mais » un précepte simple, clair et avaient été convaincue par la bienveillance de la démarche, a vivement réagi lorsque la seconde intervenante a valorisé une formulation comme « tu (...) mais je suis gênée par (...) ». Or, dans la perspective d'une interaction entre protagonistes, le passage du « tu » au « je » modifie profondément le sens et l'impact de la conjonction. Le cadre de l'énonciation fournit des outils pour ne pas s'engluer dans une prescription procédurale en retrouvant l'épaisseur des interactions en jeu dans la médiation pédagogique.

     

    Dominique Seghetchian
    Professeure de français en collège et formatrice. 

     

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