Association française pour l’enseignement du français

Revue Le Français Aujourd'hui

  • 01
    Sep

    Nous avons également reçu...... en sciences du langage

    SUITE des Notes de lecture du FA 160
    La Langue et l'intégration des immigrants. Sociolinguistique, politiques linguistiques, didactique, par James ARCHIBALD & Jean-Louis CHISS (dir.), Paris, L'Harmattan, coll. « Logiques sociales », 2007 (404 p., 32 ').
    L'ouvrage a été conçu à partir du colloque international « La langue et l'intégration des immigrants » qui s'est tenu à l'université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle et à l'université Mc Gill de Montréal en novembre et décembre 2005. Les relations entre les immigrations et la question des langues (et des cultures) sont des objets de débats ' souvent de polémiques ' au sein de la société civile, de l'univers politique et de la recherche en sciences humaines. D'un contexte à l'autre, au sein même de la « francophonie », existent des différences appréciables dans les politiques linguistiques, les conceptions philosophiques de l'identité linguistique et culturelle, les orientations éducatives et didactiques. L'enseignement/apprentissage du français destiné aux adultes et aux jeunes, nouveaux arrivants ou « issus de l'immigration », suppose un examen de leur situation sociolinguistique et des aspects sociaux, politiques et éducatifs du contexte d'insertion. La complexité des pratiques langagières, en particulier les aspects liés au bilinguisme ou plurilinguisme et aux variations internes à la langue française, le poids des représentations des langues en présence (langues maternelles et langue d'accueil), les conflits à l''uvre dans les situations de « contact » de langues et de cultures, le rôle de la scolarisation en français sont autant de questions abordées ici frontalement.

    La Question de l'origine des langues suivi de L'historicité des sciences, par Sylvain AUROUX Paris, Presses universitaire de France, coll. « Quadrige ' Essais-débats », 2007 (180 p., 15 ').
    La question de l'origine des langues, comme celle de l'origine de l'homme à laquelle elle est irrémédiablement liée, a été abordée de multiples façons tout au long de notre histoire intellectuelle : mythes archaïques et/ou religieux, théories philosophiques, spéculations plus ou moins oiseuses, récits d'expériences improbables colportées durant des siècles, travaux des linguistes, anthropologues, archéologues et biologistes. Dans cet essai, S. Auroux présente une histoire critique et une évaluation sans complaisance du renouveau contemporain des recherches sur l'origine des langues. L'argumentation s'appuie sur une analyse du fonctionnement de la science moderne qui constitue la seconde partie de l'ouvrage.

    Analyse du discours et sciences humaines et sociales, par Simone BONNAFOUS & Malika TEMMAR (éds.), Paris, Ophrys, coll. « Les chemins du discours », 2007 (169 p., 18 ').
    Quelles relations entretient l'analyse du discours avec ses compagnons récents que sont la sociologie, la science politique et les sciences de l'information et de la communication, à la jonction du symbolique et du social ? Comment évoluent les rapports entre l'analyse du discours et les disciplines qui n'ont cessé d'être les partenaires des sciences du langage dans son émergence et ses évolutions : l'histoire, les études littéraires, la psychanalyse et la philosophie ? Quelles sont la place et le rôle de l'analyse du discours en Europe ? Tels sont les thèmes traités dans ce livre qui ne se veut pas une nouvelle présentation de l'histoire et des concepts de l'analyse du discours mais un ouvrage d'équipe (Centre d'Étude des Discours, Images, Textes, Écrits et Communication - Céditec EA 3119) visant à alimenter la réflexion et les débats sur des pratiques transfrontalières.

    Une langue orpheline, par Bernard CERQUIGLINI, Paris, Les éditions de Minuit, coll. « Paradoxe », 2007 (222 p., 25 ').
    Selon la thèse défendue ici par B. Cerquiglini, on a longtemps cherché pour la langue française des origines les plus nobles, justifiant sa grandeur, aussi lorsqu'on découvrit qu'elle provenait d'un latin populaire mêlé de gaulois et de germanique, qu'elle était la moins latine des langues romanes, fut un chagrin. On sut toutefois compenser ce manque initial en édifiant un idiome comparable à la latinité enfuie : orthographe savante, lexique refait, grammaire réglée, fonction sociale éminente. C'est pourquoi le français, admirable latin de désespoir, est aussi la plus monumentale des langues romanes. On sut enfin donner à la langue nationale une origine, autochtone, enfin gratifiante. Le parler de l'Ile-de-France, dialecte élégant et pur, aurait eu depuis toujours la faveur des écrivains, la protection des princes ; il aurait été la source incomparable de l'idiome irriguant la France et le monde. À la fin du XIXe siècle, la science républicaine changea cette légende en savoir positif, offrant au pays meurtri la raison d'admirer son langage et de le répandre. Une langue orpheline est ainsi devenue l'exemple universel de la perfection naturelle que confortent les artistes et les doctes, ainsi que l'identité d'une nation, et sa passion la plus vertueuse. ... en didactique

    Conscience phonologique et compétences orthographiques au cycle 3, par Karine DORSO, Paris, Retz, 2007 (110 p., 31,90 ' incluant les droits de photocopie).
    Si certains élèves, à l'entrée en 6ème, ne maitrisent toujours pas toutes les correspondances graphophonologiques, tant en lecture qu'en écriture, il convient, au cycle 3, de prolonger l'étude systématique des sons complexes, ou dont les retranscriptions graphophonologiques sont multiples. Cet ouvrage propose plus de 90 fiches à photocopier pour aider à l'automatisation de l'identification des mots et à leur consolidation orthographique grâce à des activités de renforcement des correspondances graphophonologiques ; de lecture rapide et enrichissement du vocabulaire ; de conjugaison des verbes dont le radical varie (comme les verbes en -guer, ou -cer...). Après passation d'une dictée diagnostique, la démarche consiste à mettre en 'uvre des activités orales et écrites autour d'une difficulté phonologique et orthographique. À l'oral : discrimination auditive, lecture à voix haute de mots proches, lecture rapide visant la mémorisation orthographique par voie directe, vire langues. À l'écrit : discrimination et mémorisation visuelle, tri selon la graphie des mots, mise au point d'une règle graphophonologique, discrimination sémantique, reconnaissance de mots de la même famille, jeux autour des homophones. Plus des dictées collectives d'évaluations (3 niveaux de difficulté à chaque fois). Ce fichier propose également des pistes de réinvestissement en production d'écrit afin de vérifier que l'automatisation acquise en contexte d'entrainement est bien transférée dans d'autres contextes.

    Classes et fonctions grammaticales au quotidien, par Ghislaine HAAS, Danielle LORROT, Jo MOUREY, Pierre MOREAU & Catherine RUTH, Dijon, Scérén-C.R.D.P. de Bourgogne, 2007 (98 p., 12 ').
    La difficulté majeure à laquelle se heurtent les élèves dans l'apprentissage grammatical tient au caractère abstrait des savoirs qu'il implique. La démarche proposée ici découle de propositions élaborées par Britt-Mari Barth, largement exploitées dans des manuels scolaires au Canada. Les auteurs proposent ainsi aux enfants de confronter des exemples présentant la notion à acquérir à travers des caractéristiques représentatives (exemples « oui ») à des exemples ne présentant pas cette notion (exemples « non », ou contre-exemples). Les élèves sont placés en situation d'observation du « comment ça marche », une vraie dynamique de recherche intellectuelle commune. L'enseignant encourage la confrontation, apporte la confirmation, effectue des synthèses partielles, note au tableau les points forts du raisonnement des élèves, qui vont marquer le repérage progressif des critères de reconnaissance des notions. Il s'agit bien d'une construction progressive de notions abstraites. C'est dire que tous les élèves ne cheminent pas au même rythme, et que cette différence de tempo n'a pas d'effet négatif : aucune étape ne constitue un barrage intellectuel, et l'élève « en retard » pourra aussi bien rattraper les autres au dernier moment.

    Question de temporalité. Les méthodes de recherche en didactiques (2), par Dominique LAHANIER-REUTER & Éric RODITI (éds.). Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Éducation et didactique », 2007 (196 p., 18 ').
    Cet ouvrage s'inscrit dans la continuité de la réflexion entamée en 2005 autour des méthodes de recherche en didactiques et fait ainsi suite au premier ouvrage, Les Méthodes de recherche en didactiques, paru en 2006 et que nous avons recensé à sa sortie. Les travaux de ce séminaire international font le point sur les diverses temporalités qui structurent les processus de recherche dans le champ des didactiques disciplinaires. Le cadrage de ce questionnement est assuré par le texte de F. Audigier « Temps subi, Temps construit ». Les contributions qui suivent ont été regroupées autour de trois thèmes : i) les variations des indicateurs et des critères durant une recherche « longue » ; ii) la gestion des échelles de temps adoptées ; iii) l'articulation des temporalités d'ordre différent dans l'analyse des phénomènes didactiques. Trois textes de synthèse apportent le regard de chercheurs reconnus dans trois didactiques différentes : J.-L. Martinand, Y. Reuter, A. Robert. De fait, l'intérêt de l'ouvrage tient à l'originalité des questions abordées, au croisement des points de vue qu'il permet, à l'explicitation et à la confrontation des cadres théoriques et des décisions d'ordre méthodologique dans diverses didactiques. Il s'adresse non seulement aux chercheurs de ces domaines, mais plus largement à ceux des sciences humaines, ainsi qu'aux formateurs et aux étudiants inscrits dans des parcours de recherche ou visant les métiers d'enseignement.

    Approcher l'écrit à pas de loup. La littérature de jeunesse pour apprendre à lire et écrire au préscolaire et au primaire, par Marie-France MORIN & Isabelle MONTESINOS-GELET, Montréal (Québec), Chenelière Éducation, coll. « Langue et communication », 2007, (188 p., 35 $).
    L'ouvrage présente les fondements théoriques d'une approche élaborée par les auteures, qui est caractérisée d'une part par l'utilisation de la littérature de jeunesse et d'autre part par une vision globale de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Au c'ur de cette approche, une sélection de livres pour la jeunesse qui ont pour thème le loup. L'approche intégrée est présentée telle qu'elle a été expérimentée en milieu scolaire durant 10 semaines et les résultats de la recherche en démontrent les bienfaits pour les enseignants et les élèves. Les auteures offrent également un soutien aux enseignants en leur proposant de nombreuses séquences didactiques qui permettent de travailler avec des oeuvres littéraires contemporaines qui tiennent compte des compétences des élèves, de la maternelle au troisième cycle du primaire.

    La Lecture au début du collège, Collectif de l'Observatoire national de la lecture, Paris, Ministère de l'Éducation nationale, 2007 (123 p., gratuit).
    Il existe un consensus autour de l'idée que tous les élèves devraient maitriser les processus de la lecture et de la compréhension de n'importe quel écrit, au terme de la scolarité obligatoire. Or les évaluations nationales menées à l'entrée en sixième montrent qu'une part importante des élèves échoue à réaliser des exercices exigeant la compréhension de textes relativement simples, et les tests réalisés auprès de jeunes adultes lors de la Journée d'appel et de préparation à la défense montrent qu'une certaine proportion d'entre eux ne savent toujours pas lire suffisamment bien, ce qui peut les mettre en difficulté dans leur vie personnelle, sociale et professionnelle. D'une part, il semble ainsi que l'apprentissage de la lecture ne soit pas réservé à l'école primaire, mais qu'il doit se poursuivre en début de collège, et même largement au delà. D'autre part, on peut s'interroger sur les origines des difficultés persistantes en collège et sur les solutions pédagogiques qui peuvent être proposées en classe de français et dans les diverses disciplines, afin d'y remédier. Pour conduire sa réflexion sur l'apprentissage et l'exploitation de la lecture au collège l'Observatoire national de la lecture a engagé deux démarches complémentaires. D'abord le conseil scientifique a effectué une recension des documents institutionnels existants et des principaux travaux publiés en didactique du français, mais également dans les didactiques des autres disciplines. Ensuite, le comité a auditionné des enseignants de diverses disciplines, des formateurs ou des cadres de l'éducation nationale (directeurs d'IUFM, inspecteurs d'académie, inspecteurs pédagogiques régionaux, inspecteurs généraux, etc.). Les échanges ont porté sur plusieurs problématiques : les besoins en lecture pour le travail autonome dans chacune des disciplines, les compétences nécessaires en lecture et en écriture pour réussir les diverses évaluations, les utilisations de la lecture et de l'écriture au cours des séances de travail en classe, l'identification des problèmes spécifiques de lecture dans les diverses disciplines... À défaut d'avoir les moyens de conduire une réelle observation scientifique d'envergure sur les pratiques d'enseignement, ces rencontres ont permis de recueillir des témoignages et d'étudier les divergences de conceptions dans l'appréhension du problème et des difficultés rencontrées sur le terrain.

    Lire des romans historiques au quotidien ' cycle 3, par Michel PELTIER, Dijon, Scérén-C.R.D.P. de Bourgogne, 2007 (158 p., 17 ').
    Le succès actuel et passé des romans historiques est dû à la justesse de la restitution, de l'atmosphère, de l'évocation de la période. Quels sont les premiers souvenirs qui nous assaillent quand nous pensons à Richelieu ou à Mazarin, sinon les aventures des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas ? Sensibilisation à l'histoire, ces fictions de formes très diverses sont aussi, surtout, des occasions d'accéder au plaisir de lire. En spécialiste du genre, M. Peltier le définit et propose ici de nombreuses activités pédagogiques, par l'entrée selon la forme (le personnage, le journal intime, la série, le genre...) et selon les époques. Cette mine sera aussi l'occasion de nombreuses découvertes (le livre, l'album, la BD, les auteurs), et, avec les élèves, d'entrer dans l'aventure.

    Enseigner le vocabulaire, la théorie et la pratique, par Jacqueline PICOCHE, Champigny sur Marne, éditions Allouche, (cédérom, 17,90 ').
    Réédition de son précédent ouvrage Didactique du vocabulaire français, l'auteure a revu et mis à jour l'ensemble de l'ouvrage pour le présenter sous la forme d'un cédérom très accessible. Les trois premiers chapitres passent en revue les approches traditionnelles permettant une étude systématique du lexique et les trois suivants ouvrent des voies nouvelles. Un exposé théorique est chaque fois immédiatement suivi d'exercices d'application suivis de leur corrigé, que chaque professeur pourra adapter librement au niveau de sa classe ou qui pourront lui servir de support pour en inventer d'autres.

    Dix animations lecture en bibliothèque jeunesse, par Christian POSLANIEC (dir.), Paris, Retz, 2007 (194 p., 15,10 ').
    Cet ouvrage collectif rend compte de dix animations lecture pratiquées dans des bibliothèques jeunesse, notamment dans des quartiers dits « difficiles » ou à destination d'un public réputé non lecteur. L'expérimentation menée a, en effet, permis de démontrer le bénéfice indéniable, sur les comportements de lecteurs, de ces situations qui « animent » la lecture. Dédié aux bibliothécaires, ce livre offre également aux enseignants des clés pour attirer de nouveaux élèves vers la lecture, en bibliothèque comme en classe : initier des rencontres entre des générations différentes, transformer la bibliothèque en territoire à s'approprier ou encore utiliser le cadre scolaire pour, de fil en aiguille, individualiser le rapport à la lecture et susciter chez les jeunes l'envie de venir emprunter des livres spontanément. Ces animations lecture sont également l'occasion de lire différemment : elles inscrivent la lecture dans des contextes ludiques et inattendus (un « Resto'livre », un défilé de mode littéraire, des interviews d'auteurs à la radio par des adolescents...). En filigrane, la bibliothèque apparait dans cet ouvrage comme un acteur au c'ur de la cité : parce qu'elle va chercher ses lecteurs dans la rue, qu'elle les rassemble dans des clubs de jeunes critiques, ou encore parce qu'elle devient l'organisatrice de prix littéraires, la bibliothèque se situe au carrefour d'initiatives émanant de diverses institutions et joue à ce titre un rôle fédérateur.

    La BD de case en classe : Réaliser une bande dessinée, par Didier QUELLA-GUYOT, Poitiers, Scérén-C.R.D.P. de Poitou-Charentes, 2007 (176 p., 29 ').
    Comment les auteurs réalisent-ils une bande dessinée ? Comment les enseignants peuvent-ils la pratiquer à l'école ? Ce sont les questions auxquelles tente de répondre cet ouvrage. Côté « pro » ou côté « profs », la BD n'est pas facile. Ni la lire ni en faire. Structurer un récit, peaufiner des dialogues, concevoir une case, assurer un raccord, construire une page, affiner un décor ou caricaturer un personnage : tout doit être pensé, pesé, posé, logé, logique et naturel ! L'objectif général de la première partie est d'approcher la pratique professionnelle et technique d'un auteur de BD et de souligner l'importance et la difficulté d'une réalisation en bande dessinée. II faut, en effet, montrer aux élèves quelles sont les particularités de cette activité artistique et narrative où interviennent scénariste, dessinateur, coloriste, éditeur... et les inviter à la création, ce à quoi les prépare la seconde partie de l'ouvrage qui analyse les dix grandes étapes de la production d'une BD. Il faut pourtant rester modeste tant la réalisation d'une bande dessinée par des élèves est une occupation ambitieuse, longue, ardue. Avoir pensé en images et avoir dessiné, c'est-à-dire « imaginer » dans tous les sens du terme, sera pourtant extrêmement profitable aux élèves qui deviendront ainsi de bons lecteurs de BD, c'est-à-dire des lecteurs critiques, capables de commenter le travail des professionnels et capables de mieux choisir ce qu'ils liront.

    Apprendre à lire en français langue seconde, par Jean-Charles RAFONI, Paris, L'Harmattan, coll. « Éducation, enseignement, Europe », (276 p., 24 ').
    Comment des élèves peuvent-ils apprendre à lire à l'école au moyen d'une langue qu'ils ne maitrisent pas encore ? Cette recherche part d'un champ d'expérience bien réel ' les élèves étrangers nouvellement arrivés et parfois même les jeunes natifs de milieux allophones ' qui reste en friche en l'absence d'un questionnement linguistique appliqué à ces situations pédagogiques inédites. Face à un déficit de formation des enseignants et une pénurie d'outils, cet ouvrage souhaite être un apport.

    Jacques DAVID

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