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Jan
30 Avr 2013 à 21:42
Je vous remercie pour votre article dont j'apprécie la justesse. Non que je m’enorgueillisse de partager votre point de vue, mais depuis longtemps, je me sens relativement seule (dans mon secteur) à défendre la langue française. Quand je parle de la défendre, je parle d'accueillir avec ferveur son évolution grâce notamment à la vigueur de l'oralité mais aussi grâce aux travaux de recherches qui ont abouti à la réforme de 1990. Hélas, si Mme Cogis ne m'avait confié un vademecum de la réforme de l'orthographe à la fin de mon année de stage, je n'aurais jamais eu vent de cette réforme. Car personne, lorsque j'ai passé le concours (Sorbonne Paris IV) ne l'a présentée aux étudiants que nous étions. Le plus ennuyeux est bien que de nombreux enseignants comptent encore comme fautives des graphies qui aujourd'hui doivent être acceptées (et ce, depuis maintenant 23 ans!). Je suis, en réalité, scandalisée par cet état de fait. Chaque enseignant en lettres devrait recevoir lors de la rentrée un document l'alertant sur ce point. C'est notre devoir d'évoluer dans ce sens et de cesser de considérer l'orthographe comme une marque élitiste. Les parents cependant s’arcboutent trop souvent contre cette réforme, par méconnaissance, c’est certain, mais aussi parce qu’ils ont connu une école différente, une école au sein de laquelle l’orthographe occupait une place injustement dominante. Le fameux nénufar les choque particulièrement lorsqu’il s’agit d’une erreur d’élève. Je n'ai pas toujours le temps de leur expliquer que Proust... Mais je fais de mon mieux. Il faut que nous fassions davantage.
09 Avr 2016 à 16:50
"il n'existe aucune contrainte légale sur la langue en privé (...) son emploi individuel est libre"; pourquoi
alors ne pas initier un mouvement citoyen qui prendrait raisonnablement possession de cette langue et déciderait d'en simplifier l'orthographe sur la base de règles précises et claires? Dans quel but? Afin que ne soit plus enseignée aux enfants cette "orthofouillis" (Roger Lallemand) dont l'apprentissage stérile est tellement gourmand en temps, au détriment d'aspects autrement essentiels de la langue...
Voici quelques lignes de ce que pourrait être une "Ortografie" (Ambroise Firmin Didot) simplifiée:
Une pluie fine grésillait sur les pavés de la rue désertée par les passants; le clocher de l'église sonait (1) six heures; quitant (1) la petite gare de banlieue Anne, cheveus (2) au vent, a marché d'un pas vif et s'est arêté (1) (3) sur le promontoir (4) surplonbant (5) l'océan déchainé (6); la paroie (7) rocheuse batue (1) par les vagues tonbait (5) à pic dans les flots; l'orage menaçait, le tonerre (1) grondait au loin...
Ni le son ni le sens des mots ne sont touchés par la modification de ces graphies; la langue n'est pas que l'orthographe...
règles expliquant ces modifications:
(1) réduction de la lettre double (2) -s marque du pluriel (3) invariabilité du participe passé employé comme forme verbale (4) genre masculin non marqué (5) remplacement du m par n devant m b p (6) orthographe 1990 (7) e muet final marque du féminin