Les membres de l’AFEF et lecteurs de la revue sont invités à envoyer des réactions, débats ou commentaires sur le thème du n° 166 consacré aux rapports entre psychanalyse et enseignement du français. Les textes apparaitront sur le site et pourront également alimenter une rubrique « Débats et discussions » dans la revue.
Le français aujourd’hui 166, parution prévue en octobre 2009
Coordination : Bénédicte Étienne et Marie-Anne Paveau
L’autre scène dans la classe
Présentation
Psychanalyse et questions d’enseignement – apprentissage
L’idée du numéro est d’essayer d’ouvrir certaines des questions que pose l’enseignement-apprentissage de la discipline français et de relire ces questions déjà abordées dans le cadre de numéros antérieurs de notre revue, à l’épreuve du discours de la psychanalyse : les positions et postures de l’élève par rapport à l’écrit (sujet lecteur/sujet scripteur), les notions de sens et d’interprétation, d’imagination et d’imaginaire, les questions de langue à, de et par l’école, l’oral et la voix, la subjectivation et la construction de soi, les postures en tant qu’enfant, élève, citoyen, etc.
On n’abordera pas la question par l’angle de la clinique, ce qui serait une analogie abusive (qui analyserait qui et au nom de quoi ?), ni par celui de « l’inconscient du texte » qui est jusqu’à présent la seule manière que la psychanalyse a eu de se mettre en relation avec la littérature dans le cadre de l’enseignement (au lycée et surtout à l’université), avec des résultats intéressants, mais qui ne prennent pas en compte ce qui nous préoccupe ici : les activités d’enseignement-apprentissage par lesquelles un élève, enfant ou adolescent, se construit en tant que sujet, l’enseignant n’étant évidemment pas exclu de cet apprentissage infini. On essaiera d’interroger ce qui se produit, de l’ordre de l’inconscient, dans le dispositif triangulaire élève-texte/langue-enseignant et de proposer d’en faire quelque chose.
Dans un métier où il doit fonctionner dans un principe de maîtrise, le professeur enseignant est confronté, qu’il le sache ou non, à la dimension non maîtrisable des effets de l’inconscient. A-t-il conscience de cette dimension ? Quel est alors l’objet du travail, de l’élaboration ? Ce numéro ne se pense évidemment pas comme un lieu de réponses mais comme une tentative pour identifier et nommer quelques lieux de tension, de telle sorte que la question de l’inconscient dans la classe ne se pose pas en termes d’aporie mais en paradoxe fécond pour la pensée.