Association française pour l’enseignement du français

Revue Le Français Aujourd'hui

  • 06
    Jan

    FA N° 179 : Lecture de récits en maternelle

    Décembre 2012, coordonné par Marie-France BISHOP & Patrick JOOLE

    LE FRANÇAIS AUJOURD'HUI N° 179 (4/2012)

    Lecture de récits en maternelle
    Parution 
    décembre 2012
    EAN 
    9782200927837
    Prix au numéro 
    16 €
    Marque 
    Armand Colin
    Pagination 
    128 pages

     

    Sommaire du numéro
    Pages : 3-8 Et si l’on parlait des récits BISHOP Marie-France
    JOOLE Patrick
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    Pages : 11-20 Apprendre aux jeunes enfants à (se) poser des questions littéraires TERWAGNE Serge  Lire le résumé
    Pages : 21-36 Comprendre et raconter : de l’inventaire des compétences aux pratiques d’enseignement CÈBE Sylvie
    GOIGOUX Roland
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    Pages : 37-47 Le dessin animé pour apprendre à comprendre une histoire BLANC Nathalie
    NAVARRO Marion 
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    Pages : 51-66 Lire des albums : quelle compréhension et quelle appropriation par lesélèves de maternelle ? CANUT Emmanuelle
    VERTALIER Martine 
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    Pages : 67-84 La compréhension du récit de fiction en petite section : développement,apprentissage et perspectives didactiques BOIRON Véronique  Lire le résumé
    Pages : 85-97 Situation de lecture en toute petite section : le rôle du paraverbal BOURHIS Véronique  Lire le résumé
    Pages : 101-112 Politiques scolaires et dispositifs de formation COLLIN Évelyne  Lire le résumé
    Pages : 113-126 La lecture des récits de fiction à l’école maternelle, histoire d’un genre professionnel BISHOP Marie-France Lire le résumé
    Pages : 129-138 Postface BRIGAUDIOT Mireille Lire le résumé
    Pages : 139-142 Résumés   Lire le résumé
    Pages : 145-152 Pierre Drogi ou le poème encordelé MARTIN Serge Lire le résumé
    Pages : 153-155 Notes de lecture   Lire le résumé

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Voir la présentation et se procurer la revue sur le site de Armand Colin Editeur

    En accès libre : Notes de lecture

     

    OUVRAGES

    Denis DIDEROT, Regrets sur ma vieille robe de chambre, Paris, éditions de l’éclat, 2011 (46 p., 5 euros)

    Composé de trois ensembles qui se répondent les uns aux autres, les « Regrets sur ma vieille robe de chambre » (1768), la « Satire contre le luxe » (1767) et des extraits de la correspondance de l’auteur, cet ouvrage élégant et concis propose à la réflexion du lecteur d’aujourd’hui une entrée dans l’œuvre foisonnante de Diderot qui n’a rien perdu de son actualité. De la propension, aveugle et entêtée, à la nouveauté, qui n’est souvent qu’une façon de céder au mauvais gout, l’écrivain-philosophe développe, à fleurets non mouchetés, une attaque cinglante contre le luxe : « Maudit soit celui qui inventa l’art de donner du prix à l’étoffe commune en la teignant en écarlate ! » (p. 16) Ce sont les objets humbles, du quotidien, qui sont les héros de ces textes ironiques : une vieille robe de chambre, une chaise de paille, une table de bois, une planche en pin utilisée comme étagère servent à montrer que la modestie de l’environnement matériel n’exclut pas, au contraire, l’harmonie et peuvent être à la source du bienêtre de celui qui, même s’il travaille à distance du monde, garde sa porte ouverte aux soucis et misères de ses contemporains.

    D’autres éléments biographiques éclairent ces textes : la précarité matérielle de l’écrivain-philosophe l’a obligé, il y a peu, à accepter l’aide de l’impératrice de Russie, Catherine II, qui lui assura, en même temps que son admiration, une rente substantielle. Il conservera toutefois toute sa vie une exécration de l’argent accusé de se substituer à toute autre valeur. Derrière cette charge contre la mode et le gout de la nouveauté, se profilent en effet d’autres inquiétudes sur les tensions que provoquent les inégalités sociales, abordées ici soit sur un mode mineur, à travers la saisie pour dettes, soit sur un mode majeur à travers la précarité de la condition sociale et l’oppression de la tyrannie. La satire de Diderot a pour point de départ la futilité de quelques objets et pour point d’arrivée la description d’une société qui ne récompense le vrai talent mais préfère la vénalité des charges (p. 35). Concussion, exaction, ostentation exaltent le gout du luxe y compris parmi les plus fragiles des habitants du pays. La verve de Diderot s’allie à sa perspicacité pour faire de ces textes un argumentaire d’une grande modernité contre les financiers qui « donnent le ton » (p. 37), contre les faiblesses de l’éducation qui détournent les jeunes gens de l’effort intellectuel, contre les alliances entre les familles qui priment partout sur les sentiments authentiques. De fil en aiguille, la description de la vieille robe de chambre de Diderot vient s’accorder avec les qualités cultivées par celui qui l’a portée longtemps et en tout lieu : le gout du travail, la simplicité, la modestie du matériau étant inversement proportionnelle aux services rendus. Par cette satire qui délimite et annonce ce qui sera bientôt au cœur du débat social en France, Diderot incarne une nouvelle fois son rôle d’intellectuel visionnaire, attentif à toutes les formes de fourvoiement des idées.

    L’ouvrage inaugure une collection d’« éclats » en forme de fragments détachés d’œuvres majeures dont ils soulignent l’actualité. Ces « éclats » par la rigueur de leur style et l’actualité de leur sujet sont des invitations à reprendre le dialogue, le cas échéant, avec l’œuvre toute entière. Citons notamment d’Hermann Broch : De la peine de mort, du judaïsme, de la démocratie et du principe d’humanité, de Gershom Scholem : Dix propositions anhistoriques sur la cabale (suivi des commentaires de David Biale), de Massimo Cacciari : Le Jésus de Nietzsche, de Jean Clet Martin : Deleuze, de José Bergamin : En tauromachie, tout est mensonge et tout est vérité, du Pseudo Kant : Histoire authentique de mon voyage au paradis.

    ClaudeLE MANCHEC

     

    Hervé ADAMI & Véronique LECLERCQ (dir.), Les migrants face aux langues des pays d’accueil. Acquisition en milieu naturel et formation, Lille, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Les Savoirs mieux », 2012, (292 p., 15 euros).

    L’ouvrage, collectif dirigé par Hervé Adami & Véronique Leclercq, donne la parole à des universitaires et à des chercheurs dans les domaines des Sciences du langage, de la Didactique du français, des Sciences de l’éducation et de la formation, à des acteurs du champ de la formation des adultes migrants et à des représentants du champ politique. Chacun s’exprime depuis des lieux, institutionnels, disciplinaires et géographiques différents (France, Belgique flamandophone et Suisse, en particulier le canton de Fribourg, bilingue franco-allemand). Mais il s’agit pour tous d’apporter sa vision, sa lecture et ses analyses sur le rôle de la langue dans les processus d’intégration en milieu dit « naturel » ou « social », monolingue et bi-plurilingue ; sur l’histoire des politiques publiques, linguistiques et éducatives, mises en place au cours de cinquante dernières années (à l’échelle mondiale, européenne et locale) ; sur les dispositifs de formation et sur les orientations didactiques, méthodologiques, actuellement adoptées.

    Après une introduction proposée par H. Adami et V. Leclercq, l’ouvrage réunit neuf contributions. Les deux premières, à orientation acquisitionniste, « Acquisition d’une langue seconde en milieu naturel : contextes et enjeux » de Henry Tyne et « Aspects sociolangagiers de l’acquisition d’une langue étrangère en milieu social » de H. Adami, s’intéressent aux différents types d’accès à la lange 2 (L2). Toutes deux réaffirment que les domaines de l’acquisition et de l’apprentissage ne sont pas étanches et que la situation d’immersion linguistique doit être prise en compte dans et par la formation linguistique.

    Le texte de Josianne Veillette et Aline Gohard-Radenkovic, « Parcours d’intégration d’étrangers en milieux plurilingues : le cas du Canton de Fribourg (Suisse) », se décompose en deux axes. Tout d’abord, un retour sur les politiques migratoires en Suisse et en particulier dans le contexte bilingue fribourgeois puis une analyse à visée socio-anthropologique de cinq parcours « d’acteurs ayant connu la mobilité » et de cinq témoignages de « co-acteurs de la mobilité ». « Les politiques linguistiques concernant les adultes migrants : une perspective européenne » de Claire Extramiana est présenté comme une synthèse de différentes études. L’article propose d’établir une typologie des politiques d’intégration linguistique en Europe. C’est précisément sur la notion d’intégration que s’interroge Piet Van Avermaet dans « L’intégration linguistique en Europe : analyse critique ». Il montre en quoi faire de l’apprentissage obligatoire de la langue du pays d’accueil un préalable à l’intégration peut, contrairement au but initial recherché, renforcer la discrimination.

    V. Leclercq revient quant à elle sur « La formation des migrants en France depuis l’alphabétisation des années 60 ». Elle s’intéresse, de façon diachronique sur cinquante ans, à l’histoire des formations linguistiques destinées aux adultes migrants en France. Elle donne des points de repères pour comprendre la façon dont elles ont évolué dans le temps, depuis le « secteur peu structuré » de « l’alpha » à un « marché encadré ».

    L’article d’Anne Vicher « Politiques, dispositifs et pratiques de formation linguistique des migrants en France : retombée des travaux internationaux des vingt dernières années » a pour ambition de revenir sur les politiques éducatives à l’échelle mondiale et européenne et sur les caractéristiques de la formation linguistique des adultes migrants dans les années 2000 en France. Il montre en quoi les consignes institutionnelles, les notions « d’intégration, d’inclusion sociale, de citoyenneté active, d’insertion professionnelle, de mobilité, d’adaptation au changement » sont entrées dans les formations et contribuent à une modification des pratiques des formateurs. La question des pratiques des formateurs, du cadrage didactique (Cadre européen de référence pour les langues – CECRL – perspective actionnelle et certifications) et des enjeux de son évolution est abordé par Katia Vandermeulen dans « Approche actionnelle et formation linguistique en contexte migratoire ». L’auteure plaide pour la création d’une didactique spécifique du français en contexte migratoire. Enfin, H. Adami et Virginie André mènent une réflexion sur les différents acronymes et sur les champs (selon la définition qu’en donne P. Bourdieu) distincts du FLE et du FLS. Ils proposent d’aller « Vers le français Langue d’Intégration et d’Insertion (FL2I) » et invitent les chercheurs à ouvrir leurs travaux à l’étude de l’insécurité langagière.

    Lucile CADET

     

    REVUES

    REPÈRES, revue des recherches en didactique du français langue maternelle, « Parler et écrire sur les œuvres : une approche interdidactique des enseignements artistiques et culturel », n° 43, 2011 (215 p., 18 €).

    Ce numéro coordonné par Jean-Charles Chabanne et Jean-Louis Dufays se situe à l’intersection de diverses spécialités : les enseignements artistiques et culturels et centralement la didactique du français. Il répond à une préoccupation actuelle liée à des projets interdisciplinaires récemment ouverts – ou rouverts – entre autres par deux textes officiels : l’un qui appelle à construire une « culture humaniste » dans le cadre du Socle commun des connaissances, l’autre qui invite à fédérer les efforts de plusieurs disciplines au sein d’une histoire des arts. Le dossier proposé ici donne ainsi la parole à des chercheurs pionniers qui ont examiné de près les modalités et les implications du discours sur les œuvres – littéraires, picturales, musicales et chorégraphiques – du côté des élèves comme du côté des enseignants. Il se compose de trois parties, la première « Écrire sur la littérature », avec deux contributions de synthèse : « Pour le discours incitatif. Qu’apprendre aux maitres à dire à leurs élèves pour inciter ces derniers à lire les œuvres littéraires en leur prêtant la qualité d’attention requise par l’intention artistique ? » par J.-L. Dumortier, M. Dispy & J. Van Beveren, « La prise en compte du rapport à la culture dans le discours des enseignants sur les œuvres littéraires » par E. Falardeau & D. Simard ; la deuxième partie comprend : « Du métatexte littéraire au commentaire de l’œuvre plastique », avec trois études, « Premiers pas dans la parole sur l’œuvre : observer, interpréter et guider les conduites langagières comme compétence professionnelle » par J.-C. Chabanne, M. Parayre & É. Villagordo, « Former des enseignants à exprimer leur expérience singulière d’une œuvre littéraire ou plastique » par C. Deronne, « Analyser les œuvres d’art au musée : quels moyens langagiers ? » par M.-É. Ricker ; et le troisième, « Quel discours en classe sur les prestations musicales et chorégraphiques ? », avec deux articles : « Une maïeutique de l’écoute musicale en classe. Des mots en échos, pour construire l’œuvre musicale » par D. Mili, « Quelles interactions participent à la construction de savoirs liés à la transmission d’une œuvre chorégraphique à l’école ? Analyse des verbalisations de l’artiste et de leurs effets » par G. Motais-Louvel.

    (Le site de la revue : http://www.inrp.fr/editions/revues/reperes)

     

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