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    « Avec le prédicat, on réintroduit une notion porteuse de sens », Sylvie Plane

    La Croix, 13 janvier 2017

    "La notion de prédicat permet de décomposer une phrase en deux grands éléments : le sujet – de qui ou de quoi on parle – et le prédicat – ce qu’on affirme à son propos. « Ce candidat s’engage au service de la nation » comprend deux parties : le sujet (« ce candidat ») et le prédicat (« il s’engage au service de la nation »). Il est important d’avoir cette première analyse pour comprendre comment se structure l’information (de quoi je parle, ce qu’on en dit).

    Cette notion n’est pas du tout révolutionnaire. Au contraire. C’est une notion très ancienne, utilisée par les grammairiens humanistes, et avant eux ceux de l’Antiquité. Elle a été réintroduite et formalisée par les philosophes et grammairiens de Port-Royal à l’époque de Pascal. Ils expliquent ce qu’est une proposition en la décomposant en une partie « sujet » et une partie qu’ils appellent « praedicatum ». Ils cherchaient une explication de la langue en termes de logique et non plus simplement de forme. Ils voulaient aller au sens et se doter d’outils qui soient utilisables pour d’autres langues, en particulier le latin et le grec. Le prédicat continue à être très utilisé par les grammairiens : 6 577 articles en traitent. Alain Bentolila s’y est intéressé dans le cadre d’une thèse d’État. Ceux qui conçoivent des logiciels d’analyse des langues s’en servent. C’est donc une notion solide au plan scientifique, qui a eu une validité pédagogique pendant longtemps."

    Lire la tribune sur la-croix.com

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