Association française pour l’enseignement du français

Les Manifestes de l'AFEF

  • 04
    Nov

    Vers un Nouveau Manifeste de l'AFEF - Février 2015

    Texte adopté à l'Assemblée Générale du 7 février 2015 comme un texte évolutif, qui sera nourri des décisions prises par l'association à l'occasion de ses travaux.

    Vers un nouveau Manifeste de l'AFEF

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    L'AFEF, toujours fidèle à ses principes fondateurs formalisés dans le Manifeste de Charbonnières de 1969, mais attachée à les actualiser en fonction de changements intervenus dans la société et dans l'école, propose un texte évolutif "Vers un nouveau Manifeste de l'AFEF", dans lequel elle affirme et soutient :

    Que l'enseignement du français :

    -       contribue très largement à la construction et à l'appropriation d'une culture humaniste d'aujourd'hui : scientifique,linguistique, littéraire ; une  culture scientifique nécessaire pour comprendre le monde et ses évolutions, une culture linguistique nourrie des rapprochements et frottements entre langues, une culture littéraire ouverte à toutes les littératures : francophone, traduite, contemporaine, patrimoniale, de jeunesse, faisant de la littérature un support de lecture essentiel associé à d'autres genres d'écrits, notamment sociaux

    -       favorise et développe la créativité des élèves, leur sensibilité et l'ouverture à l’art sous toutes ses dimensions et formes, notamment grâce au décloisonnement et à la diffusion des pratiques artistiques permis par le numérique

    -       multiplie et diversifie les occasions et situations d'écriture, de réécriture et de réflexion sur la langue, l'entrée par les pratiques d'écritureétant déterminante dans les usages de l'écrit et la structuration de la pensée, des connaissances, des langages

    -       permet une réflexivité sur la complémentarité langue-langages, notamment par une prise en compte de la différence entre les compétences langagières spécifiques et/ou globales et les compétences linguistiques, responsabilité de la discipline

    -       explicite le rôle que joue la langue dansl'expression, mais aussidans la compréhension, la conceptualisation, et en facilite l'appropriation par les élèves

    -       fait de l’oral un objet d’apprentissage pour lutter contre les inégalités en permettant à chaque élève les prises de parole nécessaires à sa construction personnelle, sociale et citoyenne

    -       accompagne les modes de recherche, de hiérarchisation, de lecture, d'écriture  propres au numérique dans ses usages pour écrire, lire, apprendre en visant la démocratisation de l’accès au numérique et de ses usages

    -       établit desliens entre disciplines par la langue et les discours des disciplines, des compétences langagières et linguistiques orales et écrites

    -       fait appliquer l'orthographe rectifiée et ouvre la voie à une simplification orthographique

    -       prend appui sur les travaux de la recherche les plus aptes à développer les apprentissages des élèves et participe lui-même à l'avancée de la recherche
     

    Les choix pédagogiques :

    -       d'un socle commun, exigence démocratique contre la résignation à un échec massif des enfants des classes populaires, pour que tout enfant quitte l'école obligatoire avec les bases nécessaires à la citoyenneté et à la formation continuée

    -       de curricula qui articulent référentiels de compétences disciplinaires-interdisciplinaires, socle commun (primaire-collège) et contenus disciplinaires, qui explicitent les apprentissages des élèves pour entrer dans les savoirs que l'école a mission de faire acquérir, et qui individualisent les progressions

    -       de compétences développées à et par l'école pour contribuer à l'émancipation des élèves de tous les milieux

    -       d'une évaluation formative positive basée sur les progrès de chaque élève, clairement distinguée de la certification finale, visant la réussite et l'autonomie de tous les élèves

    -       de larges concertations préalables avec les différents acteurs pour la mise en œuvre de tout nouveau programme, et d’un solide accompagnement des enseignants, afin qu’ils ne soient pas soumis à des injonctions contradictoires mues par des choix politiques comme ce fut le cas pour l’enseignement de la lecture
     

    Que l'école est une communauté où :

    -       l'élève-sujet apprend en coopérant avec les autres dans le respect des styles d'apprentissage et de la sensibilité de chacun

    -       une prise en compte équitable de l’hétérogénéité culturelle des élèves (incluant les élèves allophones nouvellement arrivés, les enfants des familles itinérantes ou des gens du voyage, les élèves en situation de handicap, de troubles des apprentissages, ainsi que les élèves empêchés par des différences sociales, géographiques, de genre) donne à tous les moyens de progresser et développer au mieux leurs capacités, faisant de cette diversité une richesse qui se travaille dans la classe

    -       l'enseignant-professionnel est une personne qui, avec sa culture, son expérience, sa formation tout au long de la vie, mais aussi ses émotions, adapte constamment  ses gestes et postures aux élèves qu'il observe, accompagne et fait entrer dans la culture écrite  explicitée grâce à des situations pédagogiques exigeantes

    -       des équipes éducatives collaborent et disposent des conditions matérielles et institutionnelles ainsi que de l'autonomie qui permettent l'émergence de solutions pédagogiques explicitées et évaluées par la réussite des élèves

    -       la dimension internationale de l’enseignement du français est prise en compte, notamment par la francophonie qui constitue un cadre privilégié pour les collaborations entre compétences professionnelles d’enseignants et situations d’apprentissage d’élèves de différents pays totalement ou partiellement francophones

    -       des partenariats professionnels, institutionnels, associatifs, avec les parents s'établissent, se consolident en un collectif d'apprentissage-enseignement-éducation ouvert sur la société, dans le cadre de la démocratisation de l'école, exigence de la République. 

     

5 Commentaires

  • jean-Paul Vaubourg

    06 Nov 2014 à 18:47

    Bonjour,
    Merci pour cette version du "nouveau manifeste" ; j'ajouterais bien à la phrase "prend appui sur les travaux de la recherche les plus aptes à développer les apprentissages des élèves", l'idée qu'il nourrit lui-même la recherche. Ce qui pourrait donner :
    "l'enseignement du français prend appui sur les travaux de la recherche les plus aptes à développer les apprentissages des élèves et participe lui-même à l'avancée de la recherche".

  • zakhartchouk

    11 Nov 2014 à 15:11

    je pense que la dernière formulation ne va guère:
    despartenariats professionnels, institutionnels, associatifs, avec les parents s'établissent, se consolident en un collectif d'apprentissage-enseignement-éducation ouvert sur la société, et réaffirment que la démocratisation de l'école est une des exigences de la République.
    je ne crois pas que des partenariats puissent réaffirmer quoi que ce soit (on pourrait mettre après "société"; dans le cadre de la démocratisation de l'école, exigence de la République.

    Sur le fond, peu de choses à redire, bien qu'un peu perplexe sur l'expression "culture linguistique" (qui pour moi, est une composante de la culture humaniste). J'aimerais qu'on fasse un effort encore plus grand pour parler aux non spécialistes (est-on sûr que tout le monde comprend la distinction langue/langage, d'ailleurs pas vraiment faite dnas le domaine 1 du socle.
    mais surtout j'aimerais voir apparaitre que dans le nouveau socle, les outils de la langue apparaissent moins comme des contraintes, des règles, des normes, que comme des ressources qui permettent de mieux communiquer ou de mieux exprimer sentiments et pensée. Dire aux élèves que la langue est leur bien commun, leur trésor collectif et non cet ensemble froid qu'il faut admirer et respecter (la langue française, tu l'aimes ou tu la quittes!"
    jm Zakhartchouk

  • Philippe NORMAND

    05 Dec 2014 à 20:37

    Sur une autre page du site de l'AFEF, Dominique Seghetchian notait à propos des 16 ( ?) propositions du "nouveau manifeste" des manques concernant "l'école inclusive".

    On imagine donc que dans ce « nouveau manifeste » l'énoncé "une prise en compte équitable de l'hétérogénéité" nous y renvoie.

    Or, on peut s'étonner que dans la liste entre parenthèses on ne trouve pas pas mentionnés les élèves allophones nouvellement arrivés (EANA) et les enfants des familles itinérantes ou des gens du voyage (EFIV) dont les "besoins éducatifs particuliers" ont fait l'objet d'un rapport (IGA-IGEN 2009) et de circulaires (2012) qui s'inscrivent très clairement dans le cadre d'une école inclusive.

    A moins qu'ils ne soient inclus dans " les élèves empêchés par des différences sociales" ? Curieuse paraphrase.

    L'AFEF n’a d'ailleurs ni annoncé ni couvert les journées de l’IFé les 1, 2 et 3 décembre sur le thème Devenir élève francophone plurilingue dans une école inclusive.

    L'"exigence démocratique" avancée dans ce "nouveau manifeste" aurait-elle ses limites ?

  • Viviane Youx

    18 Jan 2015 à 18:29

    Merci pour ces trois propositions de modification qui seront intégrées dans le texte.

    Pour répondre à deux remarques :
    - 2ème commentaire : ce que nous avons voulu mettre sous "culture linguistique" est bien cette idée d'une culture des langues, pour désacraliser la langue ; peut-être n'est-ce pas assez clair, à reformuler éventuellement...
    - 3ème commentaire : le colloque de l'Ifé des 1-2-3 décembre "Devenir élève francophone plurilingue dans une école inclusive" nous a hélas échappé, dommage qu'il ne nous ait pas été signalé, nous l'aurions bien sûr ajouté dans l'agenda, même si nous ne pouvons pas couvrir tous les évènements.

  • Viviane Youx

    18 Jan 2015 à 18:29

    Merci pour ces trois propositions de modification qui seront intégrées dans le texte.

    Pour répondre à deux remarques :
    - 2ème commentaire : ce que nous avons voulu mettre sous "culture linguistique" est bien cette idée d'une culture des langues, pour désacraliser la langue ; peut-être n'est-ce pas assez clair, à reformuler éventuellement...
    - 3ème commentaire : le colloque de l'Ifé des 1-2-3 décembre "Devenir élève francophone plurilingue dans une école inclusive" nous a hélas échappé, dommage qu'il ne nous ait pas été signalé, nous l'aurions bien sûr ajouté dans l'agenda, même si nous ne pouvons pas couvrir tous les évènements.

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