Association française pour l’enseignement du français

Lecture Littérature

  • 09
    Mar

    Rendez-vous des Lettres de l'Académie de Versailles : Pratiques de Lecture(s)

    Lundi 7 avril, Université de Cergy, site de Gennevilliers

     

    Le RV des Lettres, printemps 2014 : Pratiques de lecture(s) 
    Lundi 7 avril 2014 - 9h30-17h 
    Université de Cergy-Pontoise - site de Gennevilliers 

    ZAC des Barbanniers - Avenue Marcel Paul 92230 Gennevilliers RER Gennevilliers 

     

    Constat :

    Accéder aux livres et à la lecture est un enjeu majeur pas seulement pour des questions d’équité et d’égalité de traitement ; pour de raisons d’apprentissage, apprentissage continué de la lecture par la lecture médiation tendue vers la lecture littéraire qui en est l’horizon, surtout. Et ce faisant, construire une culture partagée.

    Approcher le livre, le toucher, l’ouvrir, le feuilleter, picorer et glaner ici et là, et peut-être lire parce qu’on s’accroche et qu’on est accroché, et peut-être vraiment lire en oubliant le livre et en traversant le miroir telle Alice, c’est une possibilité, pas une obligation.
    S’approprier le livre, lire en définitive, lire en balayant, lire en s’arrêtant, lire en commentant, traduisant, lire aussi et s’oublier dans la lecture. Et ce faisant, penser les pouvoirs du livre et des textes comme condition de la formation et de la culture littéraires.

    Or, si l’école est l’un des lieux du livre, pas le seul, c’est aussi le lieu où à l’entrée du collège et pour beaucoup au terme du lycée, on se déprend du livre. Et pourtant, le professeur de français se bat, multiplie les accès au livre maniant tout à la fois la séduction (les livres qui plairaient à la jeunesse), la correction (la fiche de lecture, les contrôles), la scolarisation extrême (lecture analytique qui parfois, en oublie même l’acte de lire).

     

    Problématique :

    On considère que lire va de soi tout en déplorant à l’école les compétences fragiles des élèves. La scolarisation de la lecture si elle ne peut être mise en cause, peut faire obstacle dès lors qu’elle prend pour objet d’étude le texte pour lui-même et comme objet sans se soucier de la relation lecture/texte/monde, des procédures mises en œuvre pour lire.

    La lecture peut se révéler impossible ou risquée, si elle implique d'entrer en conflit avec des façons de vivre, des valeurs propres à la culture du groupe ou du lieu où l'on vit. Elle peut aussi se révéler impossible car illégitime pour celui de qui on attend qu’il sache lire alors même qu’il est en insécurité dans la lecture. C’est vrai pour les « petits lecteurs », c’est vrai pour des lecteurs plus compétents qui pour autant s’enferment dans une lecture utilitaire au détriment de la lecture littéraire s’inscrivant dans une pratique culturelle.

    C’est sur cette difficulté et sur la façon de la dépasser que nous proposons cette journée d’étude. Les professeurs en classe y sont sans cesse confrontés. Formés à l’université non à la lecture mais à l’étude des textes, ils sont parfois désarmés pour accompagner les élèves et les former comme lecteurs.

    Nous voudrions réunir autour de cette question des chercheurs et des praticiens, des passeurs de livres et les structures ayant mission de service public autour du livre et de la lecture.

     

    Orientation :

    Vers un parcours de lectures de l’entrée du collège à la fin du lycée

    Cette journée vise à penser le cursus scolaire comme un temps long de rencontres multiples avec le livre et la lecture. Comment accompagner l’élève au seuil de la lecture ? Comment ne pas considérer que l’élève a lu le livre avant que de le lire ? Comment accompagner l’acte de lecture

    Accompagnement vers la lecture, telle pourrait être la voie possible pour des jeunes en délicatesse avec le livre et la lecture : installer, exposer, comme mettre en scène le livre au cœur du parcours littéraire et viser ainsi la médiation comme promotion de la lecture. Une approche souple variant les façons selon les habitudes, les habiletés, les appétences des jeunes en formation qui ne recherche ni exhaustivité, ni intégralité, ni technicité dans l’appropriation des livres.

    Accompagnement de la lecture et du texte : penser les formes scolaires - lectures cursives, analytiques, explications et commentaires- dans une histoire institutionnelle et dans ses liens avec les formes de lectures éclairées et expertes existant dans le champ social. Déscolariser la lecture par l’émergence de tels liens pour redonner à la lecture scolaire enfin, son ouverture et sa richesse.

    Accompagnement de la mémoire du lecteur : aider l’élève à se constituer une mémoire, une bibliothèque mentale, imaginaire.
    Par la raison et le travail : construire des réseaux, établir des liens entre lectures patrimoniales et immédiat contemporain, comprendre la circulation des livres.

    Par la pratique sensible : mettre en voix, mettre en texte créatif le texte du lecteur, mettre en musique, rythme.
    Par la mémoire : réciter, transcrire, garder traces mais aussi contextualiser plus large, inscrire sa mémoire dans la mémoire d’autres lecteurs.

     

    Partenaires :

    Les collectivités territoriales, les services du livre et de la lecture, la Maison des écrivains

    Si telle est l’orientation, alors l’école ne peut penser seule les pratiques et les lieux de lectures. Voilà pourquoi inviter les partenaires naturels que sont les collectivités territoriales, les réseaux de bibliothèques départementales, la Maison des écrivains avec qui l’Education nationale travaille si régulièrement, va de soi. Et avec eux, penser une charte « Parcours-Territoires-Lectures » qui aiderait les établissements à construire leur offre de lecture dans un parcours raisonné.

    La Formation continue dans le cadre de l’ESPE

    La lecture en classe est affaire de formation et de lien avec la recherche. La création de l’ESPE invite désormais les universités à former les futurs enseignants en tentant d’articuler les savoirs littéraires avec leur mise en œuvre dans la classe. Or, comment ne pas penser avec les futurs enseignants cette vraie difficulté qui est la pratique de la lecture ? Trois champs au moins peuvent être désignés : recherches littéraires, recherches sur l’institution de la littérature et de ses pratiques (et à l’école notamment), recherches didactiques et pédagogiques.

     

    Modalités - Programme :

    3 conférences, une table ronde et ateliers pédagogiques :

    Matin 9h30-11h : 2 conférences en regard l’une de l’autre, les pistes données ici sont à stabiliser en fonction des volontés des conférencières

    - Conférence débat « de la peur au charme » (sous réserve), Michèle Petit : ingénieure de recherches honoraire, IRHC CNRS, anthropologie, Panthéon Sorbonne : « Proposer de la littérature, c’est faire découvrir des mots et des récits qui animent l’espace matériel, lui donnent sens, modifient le regard porté sur lui – à condition que l’usage des textes ne soit pas contrôlé. C’est introduire à un autre monde qui ouvre radicalement cet espace concret, de façon vitale pour qui se sent hors lieu, hors- jeu. » 

    - Conférence débat Sylviane Ahr : «Repenser les formes scolaires de la lecture de la littérature », maître de conférences habilité à diriger des recherches, langue et littérature françaises, ÉSPÉ de l’académie de Versailles/université de Cergy-Pontoise.

    Devant la résistance des élèves à la lecture dans le cadre scolaire, les programmes d’une part, les recherches didactiques d’autre part ont évolué. On est effectivement passé d’une lecture encadrée et encadrante avec son appareil méthodologique et ses objets spécifiques à la construction d’un sujet lecteur auquel il est proposé de vivre la lecture scolaire, y compris « analytique », comme une réelle expérience de lecture, comme une rencontre singulière entre lui, lecteur, un texte et une communauté de lecteurs en cours de formation. Repenser ainsi l’acte de lecture invite à interroger les finalités assignées aujourd’hui à l’enseignement de la littérature et, par là-même, les conceptions qui les sous- tendent.

    11h30 13h : ateliers pédagogiques

    7 Ateliers (1h45) :

    1/ Lectures en partenariat. Responsable : Patrick Souchon.
    2/ Oral, médiateur de lecture. Responsable Michelle Béguin.
    3/ Lectures en latin « lecture d'un texte authentique en latin : des démarches pratiques vers la traduction". Ludovic Fort.
    4/ Partages de lecture grâce au numérique : Chantal Bertagna.
    5/ Carnets de lecteur. Responsables : Cécile Melet.
    6/ Pratique de lecture à voix haute : « Entrée en lecture par le dire du texte », Françoise Savine, comédienne : Frédérique Wolf Michaux (DAAC),
    7/ Lire et expliquer le texte : lectures analytiques, lectures vivantes. Monique Jurado, Françoise Girod.

    13h 14h : déjeuner

    14h 15h : Conférence débat, Dominique Viart, (DAAC) : Les enjeux de la littérature contemporaine - L’immédiat contemporain fait savoir sur le monde et tisse avec des œuvres patrimoniales des liens particuliers, en quoi cette piste permet-elle d’installer en classe un parcours de formation à la lecture ?

    15h - 16h30 : table ronde 2 : « Acteurs du livre » modérateurs Patrick Souchon, Corinne Leenhardt
    Le livre et la lecture, l’élève lecteur, regards croisés des acteurs du livre : former des pratiques de lecture vivante : collectivités territoriales, maison des écrivains, inspecteurs.

    Des acteurs différents qui ont des rapports différents aux livres et aux lecteurs. Les élèves ont eux- mêmes des rapports différents et parfois inconnus aux livres. Des regards multiples et variés qui prennent le risque de construire des rapports contradictoires dans la pratique des élèves.
    Quelles sont les spécifiés de chacun ?

    Quelles sont les passerelles, sont-elles de l'ordre de la complémentarité mais alors n'y a-t-il pas risque de cloisonnement, les uns s'occupant du loisir, les autres du travail ou au contraire de la convergence à partir de pratiques diverses ?

     

    Public visé : 230 professeurs collège/lycée (Pro, GT), Lettres et documentation. Seront prioritaires les EPLE qui envoient un professeur documentaliste et un professeur de Lettres.
    Lieu Gennevilliers Université (Cergy-Pontoise) le lundi 7 avril 2014.
    CDDP 92 : table de livres. 

1 Commentaire

  • simon

    04 Avr 2014 à 10:46

    Un compte rendu sera-t-il proposé pour les professeurs qui ne peuvent participer à cette journée?
    Merci.

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