Association française pour l’enseignement du français

Culture professionnelle

  • 20
    Fev

    Recherche et évaluation de la recherche

    Déclaration de l'AIRDF

    Débat sur la recherche et l’évaluation de la recherche

    En tant qu’association intéressée à promouvoir la recherche, l’AIRDF ne peut être qu’affligée devant les réactions obscurantistes qui s’en prennent à la recherche et attaquent plus particulièrement les lettres et sciences humaines, cible traditionnelle des pourfendeurs de la culture et de la vie intellectuelle.

    L’activité même de recherche est vilipendée, les institutions qui les encadrent sont assaillies et les personnes qui y œuvrent sont agressées par des propos malveillants, mal informés et malappris.

    Mais au-delà de ce climat passionnel, la situation actuelle est préoccupante car elle voit s’imposer un modèle unique d’évaluation de la recherche qui ne tient pas compte des spécificités des objets d’étude, des méthodes d’investigation et des formes de diffusion propre à chaque communauté scientifique.

    Ainsi les recherches en didactique du français ont, outre leurs spécificités méthodologiques et leurs finalités propres, deux particularités dont les critères d’évaluation qui semblent se dégager ne tiennent pas compte : ces recherches associent des personnels de différents statuts, et elles sont publiées majoritairement dans des supports de langue française, conformément à leur visée qui est de contribuer à la diffusion du français et à son enseignement. Ces deux caractéristiques ne sont pas prises en compte par les modalités d’évaluation mises en oeuvre par les instances qui en ont la charge, et il conviendrait donc qu’une réflexion s’engage à ce sujet.

    Sur ces deux dossiers, celui de la formation et du recrutement des enseignants, et celui de l’évaluation de la recherche, la volonté de notre association n’est pas de demeurer sur des positions fixistes. Bien au contraire nous souhaitons que des évolutions aient lieu et nous voulons y contribuer. Mais dans un cas comme dans l’autre, trois conditions sont nécessaires pour assurer la réussite des projets à venir :

     

    - il est indispensable que les dossiers soient envisagés dans toute leur complexité et en fonction de l’ensemble des enjeux qui les sous-tendent. Ainsi en ce qui concerne les nouveaux masters menant aux métiers de l’enseignement, outre les remarques mentionnées plus haut, il convient d’examiner comment ces formations se situeraient par rapport à l’offre actuelle de master, et comment elles s’articuleraient avec la poursuite d’un cursus de recherche et avec la préparation à l’agrégation ;

     

    - il est indispensable d’assurer un cadrage suffisamment efficace pour éviter que ce soient la rivalité et la concurrence qui se chargent de réguler les offres de formation comme s’il s’agissait d’un marché, et assez souple pour tenir compte des ressources et des situations locales. De même, il est nécessaire de disposer de prévisions sur les recrutements à venir pour assurer une régulation des flux et mettre en œuvre des formations adaptées à ces flux.

     

    - il est indispensable que le traitement de ces dossiers fasse l’objet de véritables concertations avec les partenaires qui auront à porter les projets ou à les mettre en œuvre.

    Compte tenu de ces remarques, il est manifeste qu’il convient de reporter pour un an le dispositif actuel de formation et de recrutement des enseignants, afin que s’engagent de véritables négociations sur ces thèmes, négociations auxquelles l’AIRDF demande à être associée.

    AIRDF : Association Internationale pour la Recherche en Didactique du Français

     

     

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