Association française pour l’enseignement du français

Nos engagements

  • 21
    Jan

    Les bleus du changement… La grande braderie est-elle une fatalité ?

    Edito de Viviane Youx

     

    Bonne année 2011, au nom de toute l’équipe du Conseil d’Administration de l’AFEF !

    Vous avez apprécié, en 2010, la naissance de La Lettre de l’AFEF : après un très riche numéro 1 en mai, qui faisait suite à la rencontre-débat du 8 mai "Enseigner le français : quelles réalités ? Quelle professionnalité ?", notre Lettre devenait mensuelle à partir d’octobre avec, chaque mois, des prises de position, des informations, ainsi qu’une revue des publications et manifestations.

    En janvier 2011, avec cette Lettre de l’AFEF n° 5, c’est notre nouveau site qui voit le jour, plus complet, réactif et interactif. Il ne change pas d’adresse : www.afef.org, mais adopte, ainsi que notre logo,  un nouveau bleu, plus vif, plus affirmé, emblème des changements entrepris. 

    Nous espérons que vous trouverez facilement sur ce site entièrement réorganisé ce que vous pouvez chercher et attendre. Il est aussi votre espace. Vous y disposez de plusieurs moyens d’expression : les commentaires sous certains articles, le forum présent sur chaque page, l’espace collaboratif, qui comprend un espace public et un espace membres réservé aux adhérents. Nous attendons vos billets d’humeur, vos analyses, vos informations que nous aimerions relayer dans nos prochaines lettres.

    Ce site va nous permettre de mieux faire connaitre notre activité grâce à une organisation plus facilement consultable et repérable. Dans la rubrique "Vu(es) de l’AFEF", apparaissent, juste sous La Lettre de l’AFEF : Nos engagements et les Appels dont nous nous faisons l’écho. Nos Rencontres-Débats sont immédiatement visibles, ainsi que nos choix fondateurs : De la maternelle à l’Université, En classe, et Questions de métier, rubrique qui pose l’enseignant de français comme un professionnel confronté à une Culture professionnelle, mais aussi à des questions dinterdisciplinarité, de TICE et de francophonie. La colonne Annonces facilitera le relai de vos informations par une mise en ligne très facile et rapide. L’orthographe rectifiée dispose d’un espace privilégié, qui met en évidence notre engagement. Et notre revue, Le Français Aujourd’hui, est évidemment à l’honneur. Quelques articles du dernier numéro, le 171 "Enseigner, militer… Crises et mutations du métier", qui revient sur le discours militant de l’AFEF, ses fondements, son évolution, son actualité, sont disponibles en accès libre. Pour les autres, un clic sur les couvertures vous redirigera vers le site des éditions Armand Colin sur lequel tous les articles sont accessibles grâce à votre numéro d’abonné à la revue. (Si vous n’êtes pas encore abonné, l’éditeur propose dorénavant un tarif préférentiel pour les adhérents, demandez-nous une attestation d’adhésion pour en bénéficier).


    Bien sûr notre action continue, notamment à travers les rencontres-débats qui jalonnent notre réflexion. La prochaine date à retenir est celle du 29 janvier : le matin se tiendra l’Assemblée générale de l’association (10h-12h30 – Accueil Reille – 34, avenue Reille 75014 Paris). Si vous êtes à jour de votre cotisation 2010 ou/et 2011, vous allez recevoir un dernier rappel. Sinon, vous pouvez bien sûr nous rejoindre, nous recevrons avec plaisir votre règlement lors de cette assemblée générale, moment important pour décider des choix et orientations de l’association.

    Le 29 janvier après-midi (14h-17h30, même lieu) se tiendra une rencontre-débat très attendue : "Enseigner le français : quelles tensions ? Quels équilibres ? Quelles cohérences ?". La qualité des interventions de :
    -   Marie-France Bishop : "Naissance et avatars de la discipline français"
    -   Bertrand Daunay : "Le français comme discipline scolaire: tensions, continuité, ruptures"
    -   Claudine Garcia-Debanc : "Les modèles disciplinaires en acte pour l’enseignement du français"
    ,
    doit vous inciter à ne pas rater ce rendez-vous.
    Un collectif s’est réuni début décembre dans un laboratoire d’idées qui a permis d’approfondir plusieurs axes de réflexion  que vous pouvez retrouver en ligne.


    La question des contours de la discipline "français" ouvre un débat idéologique fondateur de notre action  et de notre discours militants. Nous enseignons le français, à tous les niveaux ; dans le secondaire, notre aptitude à enseigner est validée par des concours de lettres (modernes ou classiques), mais les programmes officiels, de l’école au lycée, sont "de français", destinés à des élèves pour lesquels le français représente d’abord une langue, avec des variantes. Et l’école a la charge de leur enseigner cette langue, quelle que soit leur origine, pour qu’elle devienne un outil de compréhension du monde, de construction de leur pensée, mais aussi d’accès à la parole et d’engagement social.

    Pour nos élèves, le débat "français" vs "lettres" est bien secondaire. Loin de nous l’idée de négliger la place de la littérature ! Elle est au centre de la discipline, certes, mais elle n’est pas son but. Nous formons des citoyens, des êtres humains, tissés de maillages linguistiques, littéraires, culturels. Et nous réaffirmons que le développement des compétences langagières constitue un pilier essentiel de la citoyenneté. Si notre République le pose comme condition de l’insertion dans la nation, elle n’empêche pas que se répande un courant de diabolisation des origines. Elle permet que l’on recrute, pour  donner des "cours de français à des élèves non francophones" des professeurs re-qualifiés en "formateurs" ou "assistants d’éducation", payés à la moitié du SMIC, comme le relate dans son blog Véronique Soulé, journaliste à Libération. Les enseignants de FLE, rappelons-le, malgré une formation universitaire longue et souvent professionnalisante, n’ont jamais pu obtenir de statut officiel. Les soldes de saison auxquels ils sont ainsi soumis risquent de se généraliser et de gagner l’ensemble de la profession enseignante : les nouveaux professeurs, recrutés avec un statut reconnu, voient, quant à eux, leur formation initiale livrée à la grande braderie dont nous nous inquiétions lors de notre rencontre-débat du 8 mai dernier "Enseigner le français : quelles réalités ? Quelle professionnalité ?". Alors, ne nous trompons pas de débat : ce n’est pas la langue qui sera en danger, ni la littérature, mais bien l’avenir des générations de jeunes Français qui vont être scolarisés ! 

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