Association française pour l’enseignement du français

La Lettre de l'AFEF

  • 11
    Nov

    La Lettre de l’AFEF n° 64 - Novembre 2016

    Edito, A la Une, Ressources, Notes de lecture...

     

     

     

     

     Édito

    « Apprendre le français est trop important pour se contenter de grandes invocations et de déclarations à l’emporte-pièce : lire, écrire, s’exprimer, penser, voilà ce que nous devons enseigner à tous nos élèves », cette déclaration de notre ministre le 9 novembre devrait être en mesure de nous rassurer sur l’intérêt que portent les politiques à l’enseignement du français. Nous ne pouvons que nous en réjouir tant nous avons été salis par l’indécence avec laquelle la communauté de la Recherche en éducation a été bafouée récemment. 

    Si la ministre met l’accent sur le français, c’est que l’inquiétude est grande, au point que le Ministère de l’éducation convoque un panel de chercheurs le jour même de la publication de la note de la DEPP sur la nouvelle baisse du niveau en orthographe. En attendant les résultats du PISA en décembre. Des choix politiques s’imposent pour sortir de l’impuissance et de la déploration.

    Redonner au français sa place centrale dans le système scolaire, certes, nous pourrions voir un choix politique fort dans cette initiative ministérielle, si quelques ombres ne se dessinaient au tableau : 

    - Le titre de la journée du 9 novembre « Enseigner la langue française : nouveaux programmes, apports de chercheurs » dénote une faible prise en compte des préconisations qui ont pourtant guidé l’écriture des programmes ; notre objet d’enseignement n’est pas la « maitrise de la langue française », expression que nous croyions enterrée, mais le français dans ses différentes composantes, langagières, linguistiques, littéraires, culturelles.

    - La journée réunit des chercheurs reconnus, autour de focus qui se veulent des balises de l’enseignement du français : compétences langagières, compréhension, vocabulaire, orthographe, production écrite, langage oral, lecture. Tout cela en une demi-journée. Une telle concentration imposait de se concentrer sur l'essentiel, c'est pourquoi certains de ces focus ne cessent de nous surprendre :  les compétences langagières des élèves sont d'abord à construire, notamment dans les langues des disciplines, avant de les évaluer. Et où est l’écriture comme processus, l’écriture pour penser, apprendre, comprendre, advenir comme sujet ? Nous en sommes un peu loin avec le focus « enseigner la production écrite », ce n’est pas de ressources pour faire écrire dont nous avons besoin, mais d’être accompagnés dans des postures et des gestes professionnels. Et où est la dimension littéraire de notre enseignement ? Le focus « Comment travailler la lecture » semble traiter des processus d’acquisition, sans faire allusion à cette dimension, « Préparer l’entrée en littérature » pourtant centrale dans la conférence de consensus citée en exergue.

    - Qui est le public de cette journée ? A qui est-elle destinée ? Elle prétend réunir chercheurs, praticiens, institutionnels, mais où sont les enseignants ? Et pourquoi notre association n’a-t-elle ni informée ni sollicitée ? Il nous semble pourtant bien que son objet est l’enseignement du français. Peut-on réfléchir à l’enseignement du français sans impliquer les premiers intéressés ? 

     

    Comme les élèves ne peuvent être une abstraction à laquelle on se réfère théoriquement, les enseignants ne peuvent être non plus des archétypes ou des entités. Enseigner le français, c’est travailler le langagier, le sensible, l’interaction, c’est être et former des sujets sensibles doués d’intellect et d’affects, des sujets lecteurs, scripteurs, parlants, des sujets agissants et réflexifs. Distribuer les résultats de la recherche par des formations du haut vers le bas ne suffira pas à faire advenir ces sujets enseignants dont l’école a besoin, il y faut du temps, et une volonté politique de changer les paradigmes de la formation.

     

    Et enfin, quel dommage que la communication officielle du ministère n’applique pas les rectifications orthographiques que les programmes préconisent et appliquent ! Ce serait pourtant un signal fort à envoyer à l’ensemble des enseignants. 

    Viviane Youx

     

    À  la Une

    Journée de l'AFEF - 14 janvier - Littérature et valeurs

    Enseigner la littérature : quels enjeux, quelles préconisations, quelles valeurs, quels corpus ? 

    Comme nous l’avons déjà annoncé, l’AFEF prépare une journée d’étude pour le 14 janvier 2017. 

    Voici le programme provisoire en cours d’élaboration, qui sera complété prochainement :

    • Conférences d’ouverture
      • Les enjeux de l’enseignement de la littérature, Jean-Louis Dumortier, Professeur émérite Université de Liège Belgique
      • Partager les écrits littéraires pour valoriser leur enseignement-apprentissage, Marlène Lebrun, Professeure HEP BEJUNE Suisse
         
    • Ateliers pratiques :
      • A partir d’un projet interdisciplinaire, quels leviers pour faire entrer les élèves dans le texte littéraire ? Guillaume Loock, Professeur de collège Seine Saint-Denis
      • Tenants et aboutissants d'une lecture foisonnante, Marlène Lebrun, Professeure HEP BEJUNE Suisse
      • Le choix des supports et des dispositifs : qu’implique le corpus d’un manuel ? Comment en sortir ? Joëlle Thebault, formatrice, rédactrice de manuels scolaires au primaire
      • Valeurs des œuvres, valeurs des élèves, valeurs des enseignants : peut-on tout lire en classe ? Françoise Girod, IA-IPR lycée professionnel honoraire
         
    • Table ronde réunissant les animateurs d’ateliers et des grands témoins qui ouvriront des perspectives à partir de qu’ils·elles auront vécu durant cette journée.
       

    Le programme complet et la problématique seront accessibles sur le site prochainement sous l’onglet Rencontres/La prochaine

    Cette journée se tiendra au collège Aimé Césaire le 14 janvier de 10 h à 17h. L’inscription est obligatoire, gratuite pour les adhérents. S’inscrire à la journée

     

    Égalité - Genre

    Manuel d'écriture inclusive : faites progresser l'égalité femmes-hommes par votre manière d'écrire

    Proposé par Mots-Clés - Manuel disponible en PDF sur demande.

    Trois conventions d’écriture inclusive adoptées par Mots-Clés : 

    1. Accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres
    2. User du féminin et du masculin, que ce soit par l’énumération par ordre alphabétique, l’usage d’un point milieu, ou le recours aux termes épicènes
    3. Ne plus employer les antonomases du nom commun « Femme » et « Homme »

     

     

    L’AFEF, une association

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    Pour les adhérents : Accès réservé à une partie des documents 

    Pourquoi adhérer à l’AFEF ? Pour faire partie d’un collectif d’action, d’une communauté de pensée, mais aussi pour s'informer par le site de l’AFEF. Et, en tant qu’adhérent·e·s, désormais, vous avez un accès réservé à un certain nombre de documents en téléchargement. 

    Comment procéder ? Quand vous cliquez sur un lien vers un document réservé aux adhérent·e·s, une page va s’afficher pour vous demander de vous connecter en tant qu’adhérent·e. Pour ce faire, vous devez demander un code. Attention, il s’agit d’un code généré automatiquement, qu’il vous faudra probablement recopier manuellement (ce type de code n’accepte pas le copier-coller). Une fois que vous l’aurez fait, vous serez rebasculé·e sur la page du document à télécharger. Enregistrez votre code, si votre ordinateur ou tablette mémorise les codes, vos prochaines connexions aux documents seront automatiques, sinon il vous faudra entrer votre code à nouveau.

     

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    Agenda

    14-15 novembre - "2006-2016 : Scénarios de formation, dix ans après", ESPE Académie de Versailles, Université Cergy-Pontoise, site de Gennevilliers

    16 novembre - Migrer d'une langue à l'autre, Journée d'étude 2016, DGLFLF et Musée de l'histoire de l'immigration, Paris

    16 novembre - "Lire-écrire - étude de l'influence des pratiques de l'enseignement de la lecture et de l'écriture sur la qualité des premiers apprentissages" Université Cergy-Pontoise, site de Gennevilliers

    28-29 novembre - "Métamorphoses de l’apprentissage et de la transmission : culture antique, culture numérique, d’une Renaissance à l’autre ?", 7ème rendez-vous des Lettres, BNF Paris

    30 novembre - "L’école, le français et les langues : quelles politiques linguistiques pour l’équité ?", journée de l'ADEB, Montreuil, M° Avenue Pasteur

    30 novembre -"Evaluation-valorisation ; l'éducation artistique à la loupe", Journée débats et échanges, Opéra national de Paris

    3 décembre - Journée d'études "Aurélien, de Louis Aragon", Université du Maine, Le Mans

     

    L’AFEF était présente à…

    • Construction de la compétence de lecture du cycle 3 au cycle 4 - Conférence de Anne Vibert - Université d’Orléans - 18 octobre. « La réflexion sur la lecture est confrontée à la hausse du nombre d'élèves en difficulté de compréhension  et au recul de la lecture dans les pratiques sociales. PISA montre que 36% des élèves de l'OCDE lisent sans plaisir, ils sont 39% en France. Or un temps de lecture quotidien minimal de 30 minutes est indispensable aux apprentissages, comment l'école peut-elle l'assurer ? La lecture souffre d'être une pratique solitaire, "asociale" qui est fortement concurrencée par d'autres distractions et qui subit une forte évolution avec la lecture numérique multimodale et discontinue. C'est particulièrement la lecture continue qui devient difficile. Elle suppose un régime d'attention continue et profonde, donc lent… » Lire le compte-rendu

       


     

    Ressources de l’AFEF

     

    Ressources générales

     

     

    Appels à communication

     

    Notes de lecture

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    De la pédagogie du français à la didactique des langues : les disciplines, la linguistique et l'histoire, Jean-Louis Chiss, École Polytechnique éds. Octobre 2016. « Dans cet ouvrage dense, Jean-Louis Chiss se donne pour projet de revenir sur la généalogie de la didactique du français. Comment s’est-elle constituée, depuis la pédagogie du français, en empruntant à la linguistique ? Comment l’immigration a-t-elle fait évoluer ses problématiques ? Quel impact doit avoir la conceptualisation de la didactique des langues sur la formation des enseignants ? » Lire la note de lecture

     

    Inclure : français de scolarisation et élèves allophones, Guy Cherqui et Fabrice Peutot, Hachette français langue étrangère 2015. « La scolarisation des élèves étrangers a souvent été objet de discussions. Tout d’abord sur la manière de les nommer : parle-t-on d’élèves « nouvellement arrivés » (circulaires de 2002) ou « nouveaux arrivants » ? ou « enfants immigrés » ? « primo-arrivants » ? « élèves de nationalité étrangère » ? « élèves non francophones » ? Selon les dénominations, l’accent est mis tantôt sur l’origine, tantôt sur le statut juridique, ou sur le statut social, ou sur les connaissances linguistiques, considérées de manière négative dans ce cas… » Lire la note de lecture

     

     

    Annonces

    Concours élèves

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    Florilège-FIPF 2017 : Eldorado… Ce 2ème concours mondial d'écriture créative collective s'adresse aux professeurs de français du monde entier qui ont envie d’embarquer leur(s) classe(s) dans l’aventure d’une écriture créative collective. Fruit d’un partenariat entre la FIPF (Fédération Internationale des Professeurs de français) et Le Florilège international des écrivains en herbe francophones de l’Académie de Montpellier, ce concours est porté par la CFLM, Commission du français langue maternelle de la FIPF. Il est diffusé notamment par les associations de professeurs de français. Lire la présentation et inscrire sa classe

    Concours international de poésie 2017 - Thème 2017 : Infiniment grand, infiniment petit : la beauté d'un monde - Centre pour l'UNESCO Louis François 

     

     

     

    Publications

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    Les manuels dans la classe de français, n° 194 du Français Aujourd'hui, coordonné par Marie-France Bishop et Nathalie Denizot. « En 1999, A. Choppin soulignait le rôle important des manuels scolaires, qui ne sont pas de simples témoins de leur temps, mais qui peuvent être considérés comme des acteurs dans le monde éducatif. Le présent numéro du Français aujourd’hui propose une réflexion sur les différents rôles que peuvent jouer les manuels dans la conception, la présentation, l’organisation et même la configuration du français comme discipline scolaire. Dans ce dossier, les manuels sont considérés en tenant compte de la diversité des pays francophones, des différents niveaux scolaires et des différentes filières. Ils sont explorés comme des lieux où se découvre quelque chose de la discipline. » Lire la suite de la présentation et le sommaire

    Des pratiques pour lever les fatalités - Dialogue n° 162, revue du GFEN. Actes des 9èmes rencontres nationales sur l'accompagnement, Saint-Denis 2 avril 2016. « L'histoire des transfuges témoigne d'une non-fatalité de la fatalité. Mieux identifiés, les facteurs ayant contribué à ces destins d'exception peuvent instruire le changement à une plus large échelle. Du regard porté sur les jeunes aux relations tissées avec les parents en passant par ce qui, dans les pratiques, fait rupture avec les processus ségrégatifs, stimule l'envie de comprendre et  progresser, ces 9è rencontres ont été le rendez-vous de tous ceux qui, dans comme hors l'Ecole, aspirent à la démocratisation de l'accès au savoir et à l'émancipation intellectuelle. » Lire la suite de la présentation et le sommaire

     

    Cinquantenaire... Freinet toujours debout ! Le Nouvel Educateur n° 229, revue de l’ICEM - Institut coopératif de l’école moderne, pédagogie Freinet

     

    Justice et injustices à l’école, Cahiers pédagogiques n° 532 - Dossier coordonné par Marie-Christine Chycki et Émilie Pradel, novembre 2016. « L’école est traversée par tous les débats qui agitent la société. La question de la justice y est particulièrement vive et le sentiment d’injustice très prégnant chez tous les acteurs aux prises avec l’institution. Entre la subjectivité du sentiment et les conditions objectives des injustices vécues à l’école, quelles réponses pouvons-nous apporter ? » Lire la présentation et le sommaire

     

    Écrire, prescrire, interdire : les professionnels face à la littérature de jeunesse aujourd'hui, Christine Mongenot Sylviane Ahr (éds). 

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    En vente sur le site de l’AFEF - Bon de commande 

    « L’émergence d’un champ de recherche pluridisciplinaire autour de la littérature de jeunesse est un phénomène que le colloque organisé en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France en juin 2011 a clairement confirmé. Cette rencontre, dont il a été rendu compte dans un ouvrage collectif, a révélé le foisonnement des travaux de recherche consacrés à la littérature de jeunesse, en particulier depuis son introduction dans les programmes d’enseignement de l’école primaire, ainsi que la multiplication des espaces de formation, des manifestations scientifiques et des publications qui lui sont désormais consacrés. Mais si l’on veut dépasser ce premier constat, déjà bien étayé, comment expliquer ce développement exponentiel de discours et de pratiques sociales, culturelles et scolaires autour de cet objet aux enjeux historiquement éducatifs ? On ne peut désormais se contenter d’observer et de recenser ces discours et ces pratiques hétérogènes, qui se développent dans des sphères professionnelles diverses et reposent sur des savoirs de référence eux-mêmes plus ou moins éclectiques. » Lire la présentation et le sommaire.

     

    La FIPF

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    La plateforme collaborative de la FIPF, Fédération Internationale des Professeurs de Français

    Franc-Parler, le site des professeurs de français

     

1 Commentaire

  • jaffré Jean-Pierre

    19 Nov 2016 à 12:12

    J'ai bien apprécié le billet de V. Youx, spécialement pour ce qui concerne la journée du 9 novembre. Franchement, les chercheurs eux-mêmes devraient refuser de participer à une telle mascarade dont on sait qu'il ne sort jamais rien, sauf pour les Politiques. Le passé devrait servir à quelque chose. Et ce n'est certainement pas en fin de quinquennat que l'on va oser mettre en place un vrai plan de formation, plus que jamais nécessaire, notamment pour l'apprentissage de l'orthographe. Quant à la sortie de F. Fillon sur les "pédagogues prétentieux" qui seraient la cause de tous les maux de l'École (lors du dernier débat pour les primaires de droite). Les bras m'en tombent…

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