Association française pour l’enseignement du français

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    La discipline "français" : Quelles tensions ? Quels équilibres ? Quelles cohérences ?

    La Lettre de l'AFEF n° 3 novembre 2010 - Le dossier du mois

    La discipline "français" :
    Quelles tensions ? Quels équilibres ? Quelles cohérences ?


    4 décembre 10h – 17h : Laboratoire d’idées ® Pour vous inscrire :  secretariat.afef@gmail.com

    29 janvier 14h – 17h : Rencontre-débat ® Pour vous inscrire : secretariat.afef@gmail.com

    Lieu :  Accueil Reille, 34 avenue Reille, Paris 14ème 

     

    Les rencontres organisées par l’AFEF le 4 décembre et le 29 janvier s’inscrivent dans la continuité de celle du 8 mai 2010, que nous présentions en ces termes : « Qu’est-ce que cela signifie et recouvre, "être professeur de français" ? » La réflexion a été ouverte par la question de la professionnalité. A l’heure où la formation professionnelle des enseignants est en voie de disparition, il nous a paru intéressant d’examiner, en effet, le travail de l’enseignant et les gestes professionnels qu’il implique. Nous nous proposons à présent de nous interroger sur les "contours" de la "discipline français".

     

    Parler du français comme d’une discipline questionne immédiatement l’histoire. Comment et quand cette discipline polymorphe s’est-elle constituée ? Depuis longtemps, on fait de la lecture, de l’orthographe… mais depuis quand fait-on du "français" ?  Et tous les professeurs se revendiquent-ils de cette appellation ? Une hésitation persiste entre l’attachement à la dénomination "professeur de lettres" comme revendication d’une culture, et même d’une certaine distinction, et celle "d’enseignant de français" comme affirmation de la priorité donnée aux usages sociaux de la langue, à sa dimension transversale, et donc à la maitrise de la langue dans les préoccupations et dans le travail auprès des élèves. Hésitation entretenue par le titre obtenu par concours de "professeur de lettres" modernes ou classiques pour enseigner des "programmes de français" et qui conduit à revendiquer l’un ou l’autre titre.

     

    Cette partition est révélatrice de tensions fortes au sein de la "discipline français".

     

    Le collège, maillon intermédiaire, se trouve pris en étau entre le français de l’école, inscrit au sein d’une polyvalence, et la monovalence du lycée qui, de plus, survalorise les lettres. Dans ce contexte, les élèves qui ne partagent pas tous une connivence socioculturelle avec le français tel qu’il s’enseigne ont du mal à donner un sens à cette discipline, ou peuvent croire que dans le cours de français, on n’attend d’eux seulement de bien parler, d’écrire sans fautes et d’avoir des cahiers propres. Le socle commun, par la séparation entre les piliers "Maitrise de la langue" et "Culture humaniste", accentue la tension entre une langue transversale, instrumentalisée, partagée par tous mais pour laquelle seul l’enseignant de français dispose des outils didactiques, et la culture humaniste qui fait de la littérature un objet de prestige, de culture, d’identité nationale, détaché des outils de langue.

     

    Paradoxalement, quand on regarde du côté des légitimités de la discipline, la situation se renverse. Alors que les professeurs de Lettres fondent leur reconnaissance sur la littérature, auréolée de prestige, la demande sociale est du côté de la langue dans la mesure où elle ouvre des portes, et non spécifiquement des filières littéraires.

     

    L’enseignement de la littérature ne gagnerait-il pas en légitimité s’il sortait d’une partition binaire lettres-langue pour retrouver son équilibre dans une circulation fluide entre ces deux pôles ? Quelle cohérence interne la "discipline français" peut-elle trouver ? Comment peut-elle sortir de cette division et l’utiliser pour en faire une force ?

     

    Enfin, à quoi les professeurs, ceux dont l’activité réside dans la mise en activité d’ "un autrui", l’élève, peuvent-ils s’adosser, quand les modalités de la mise en activité des élèves ont été évacuées des Programmes Officiels, du collège comme du lycée et que cette dimension pédagogique du métier entre en contradiction avec la logique qui a présidé à leur élaboration ?

     

     

    Nous nous interrogerons sur les contours de la "discipline français" au cours de deux rencontres qui auront lieu Accueil Reille, 34 avenue Reille, Paris 14ème :

    -          Le 4 décembre, autour d’un laboratoire d’idées, véritable journée de travail, de 10h à 17h: le matin sera consacré à des échanges à partir d’extraits de documents qui seront proposés aux participants préalablement inscrits ; l’après-midi à un temps de construction de la réflexion par une écriture collective en petits groupes.

    ® Pour vous inscrire: secretariat.afef@gmail.com

     

    -          Le 29 janvier après-midi (après l’assemblée générale du matin) : une rencontre-débat de 14h à 17h ; Marie-France Bishop, Bertrand Daunay et Claudine Garcia-Debanc répondront chacun à une question à partir de cette problématique et ouvriront le débat sur la "discipline français".

    ® Pour vous inscrire: secretariat.afef@gmail.com

     

     

     

     

     

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