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Pour cette relance nous avons choisi de croiser :
- la problématique des partenariats que l’institution, particulièrement en ZEP, met en place à travers les projets éducatifs de territoire (PEDT), la réforme des rythmes scolaires, les dispositifs de réussite éducative…
- L’étude du genre théâtral pour lequel ces partenariats constituent un véritable apport.
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L’opportunité d’un festival centré sur les écritures théâtrales contemporaines à l’intention de la jeunesse, où seront présents des auteurs, éditeurs, programmateurs…
Pourquoi des partenariats ?
Constat de l’incapacité de l’école à réduire l’échec scolaire, persistance d’un nombre important de « décrocheurs », mise en évidence par les évaluations internationales du fait que l’école française est caractérisée par l’impact des inégalités sociales sur la réussite scolaire, ce sombre tableau a conduit à s’interroger sur la relation que l’école entretient avec son environnement, avec la Cité, et à concevoir un programme de Réussite éducative qui donne un rôle clé aux partenariats. « La politique de réussite éducative […] fait le lien entre l'École et son environnement, entre l'élève et l'enfant. […]. C'est donc une politique de terrain et de concertation où la rencontre de tous les acteurs qui participent à la réussite éducative de l'enfant à l'intérieur de l'École et à l'extérieur est primordiale.[1] »
Projet éducatif territorial[2], parcours de découverte des métiers et des formations, parcours d’éducation artistique et culturelle[3], les dispositifs partenariaux se multiplient qui viennent s’ajouter à d’autres plus anciens tels que les ateliers de pratique artistique, classes à projet artistique et culturel, ciné-lycée etc.[4]
Plutôt que de les subir, ne vaut-il pas mieux savoir choisir ses partenariats et les faire vivre en synergie avec les pratiques scolaires ?
Enseigner le français en collaboration avec des professionnels du théâtre
Quels rapports ceux qui enseignent le français, de la maternelle à l’université, entretiennent-ils avec le théâtre ?
Une minorité d’entre eux ont une expérience de spectateurs assidus, bien peu une pratique occasionnelle, encore moins une pratique régulière du jeu voire de la représentation ou de la lecture publique. Combien font la différence entre jeu de rôle et jeu théâtral, entre le « dialogue » d’une séquence d’apprentissage d’une langue et la découverte d’un texte théâtral en langue étrangère ? On se rappelle comment certains enseignants de lycée ont été déstabilisés par l’introduction de l’objet d’études « théâtre : texte et représentation ». Du coup, les listes du bac montrent que ce versant de la représentation n’est pas toujours traité et que, lorsqu’il l’est, il reste problématique. Comment, à travers une approche trop souvent exclusivement textuelle du théâtre, rendre compte de la théâtralité ? La tension dramatique, par exemple est-elle réductible à ses dimensions narrative ou psychologique… ?
Sauf à avoir recours aux outils proposés par le CNDP pour des analyses de représentations (DVD, site Antigone), le « théâtre », est souvent ramené à un texte dont l’appréhension oscille entre un regard techniciste centré sur la présence de didascalies ou la disposition du dialogue et la banalisation d’une lecture recourant aux grilles des discours narratif ou argumentatif pour la compréhension (cf. brevet). Reste que la pratique théâtrale, en classe ou dans le cadre scolaire, semble réservée à quelques enseignants. Elle fait peur du fait qu’on ne peut pas, dans ce cadre, escamoter la personne, la réception sensible, le rapport affectif : la relation entre le texte et l’élève apparait encore plus directement dès lors que celui-ci l’incarne.
Enfin, il est fréquent de constater en atelier théâtre des compétences de lecture que « l’enfant » ou « le jeune » - pour reprendre la terminologie de la Réussite éducative – ne transfère pas lorsqu’il redevient élève. C’est même troublant pour l’enseignant qui ne retrouve pas chez ses propres élèves la capacité à déchiffrer et la compréhension qu’il les avait vus manifester dans le contexte de l’atelier, sous le guidage du professionnel du théâtre. Cela s’explique-t-il par le fait que les acquisitions informelles qui s’opèrent dans un cadre appellent d’autres gestes professionnels pour devenir les apprentissages formels attendus de l’école, et (inter)nationalement mesurés ? La réussite éducative pourrait donc ne pas se traduire automatiquement en réussite scolaire. C’est aussi ce que pointent les chercheurs du réseau Reseida[5]. Mais est-ce que cela ne peut pas être aussi le fait d’un rapport trop normatif au savoir entretenu par l’école ? Dans un contexte moins normatif, les élèves oseraient davantage faire des hypothèses, interpréter dans tous les sens du terme ? Cela interroge ainsi le rapport au savoir scolaire, la relation entretenue en contexte scolaire avec le savoir, tant du côté des élèves que du côté des enseignants
L’AFEF renoue avec les stages en « province »
Ce sont ces problématiques que l’AFEF a choisi d’explorer pour relancer les stages décentralisés qu’elle souhaite voir renaitre. Celui-ci prendra place dans le cadre du premier festival Auteur(e)s à jouer (lien vers le programme en pdf), en partenariat avec un collectif d’artistes disposant d’une longue expérience de partenariat avec l’Éducation nationale et l’Espace Malraux de Joué-lès-Tours. Il sera limité à 20 personnes (pour l’atelier de pratique et les réservations de billets pour la représentation de L’Enfant caché(e) dans l’encrier).
Le premier temps du stage sera la conférence du mercredi 9 avril de 14 à 18h (Espace Malraux de Joué-lès-Tours).
- « Découverte du répertoire contemporain pour la jeunesse ».
- « De l’écriture au public… Tous les médiateurs ».
- Rencontre avec les auteurs : Françoise Du Chaxel, Joëlle Rouland, Joël Jouanneau[6], Sylvain Levey[7] et Dominique Richard [8
Les participants pourront assister le mercredi à 20h à la première étape de la création de L’enfant caché(e) dans l’encrier de Joël Jouanneau, mis en scène par Dominique Richard (pièce recommandée pour le niveau 5ème) et assister à tous les temps publics du festival, en particulier le samedi 12 avril à partir de 17h30, les présentations du travail effectué par des jeunes avec Françoise Du Chaxel auteure en résidence.
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Le deuxième temps du stage aura lieu le samedi 17 mai (à l’Espace associatif du Clos Neuf, de Joué-lès-Tours). La matinée sera d’abord consacrée au repérage et à l’analyse des éléments retenus lors du festival puis à un atelier de pratique théâtrale animé par un professionnel du Collectif Râ permettant la découverte en action d’extraits de théâtre contemporain pour la jeunesse autour de situations théâtrales (monologues, « chœurs », confrontations, négociations etc.)
L’après-midi, à partir de l’expérience vécue de la matinée et d’extraits vidéo de travail avec des collégiens et lycéens, nous nous pencherons sur les complémentarités avec le cadre scolaire pour que les acquisitions observées dans l’expérience de la lecture mise en voix et mise en jeu, s’inscrivent dans les apprentissages scolaires en réfléchissant, dans ce cadre, aux conditions pour un partenariat réussi.
Cette journée devra permettre de présenter le cadre règlementaire et institutionnel des partenariats et accueillir des témoignages d’enseignants, de délégués culturels, d’associations partenaires.
Fin juin, une troisième journée sera organisée conjointement avec le GFEN37, autour des problématiques de la lecture.
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Dans la Lettre de l’AFEF d’avril commencera une présentation des textes de théâtre recommandés pour l’école et le collège.
[1]http://www.education.gouv.fr/pid29102/la-reussite-educative.html
[2]BO du 23 mars 2013
[3]http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=71673
[4]http://eduscol.education.fr/cid45602/dispositifs-educatifs.html
[5]Le réseau RE.S.E.I.D.A (Recherches sur la Socialisation, l’Enseignement, les Inégalités et les Différenciations dans les Apprentissages) a été crée en 2001 à l’initiative d’Élisabeth Bautier et de Jean-Yves Rochex (E.scol). Après un travail de mise en commun des convergences, des problématiques, et des résultats de recherches des différentes équipes autour de la question des inégalités et des processus différenciateurs à l’école, le réseau s’engage dans une recherche commune sur les contextes d’apprentissage. http://www.circeft.org/?-reseida-escol-
[6]Auteur de Mamie Ouate en Papoâsie (recommandé pour le cycle3) et L’enfant cachée dans l’encrier (recommandé en 5ème)
[7]Auteur de Ouasmok (recommandé en 4ème)
[8]Auteur de Le journal de grosse patate (recommandé au cycle 3), Les saisons de Rosemarie (recommandé en 5ème), Hubert au miroir (recommandé en 4ème)