Association française pour l’enseignement du français

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    Compte-rendu du laboratoire d'idées sur la formation

    28 septembre 2013

     

    Laboratoire d'idées Formation – Samedi 28 septembre 2013.

    Pour une meilleure lisibilité, lire en format docx

     

    1° Ouverture de la journée par Viviane Youx, la présidente, pour situer le cadre de notre réflexion :

    Comment l'AFEF peut-elle trouver aujourd'hui une position associative et militante pour mener la bataille des contenus ?

    -       Retour sur la position originelle de l'AFEF : espace d'échanges, de vulgarisation de la recherche, de groupes de travail, elle jouait de fait un rôle de formation, perdu lors de l'institutionnalisation de la formation, beaucoup de militants étant devenus formateurs au sein de l'institution et non plus représentants de l'association.

    -       Nécessité de se demander si ce n’est pas le moment pour l’association de réaffirmer la place qu’elle peut jouer dans cette réflexion sur la formation, « reprendre son bâton associatif » (Dominique Bucheton).

    -       Choix de deux ou trois axes sur lesquels se battre en repérant des difficultés majeures – repartir de petits noyaux qui se positionnent comme AFEF en reprenant le bâton associatif – diffuser auprès des jeunes pour que les plus motivés s'engagent en trouvant des raisons personnelles, intellectuelles, pédagogiques de le faire.

    o   Comment aider les enseignants avec des moyens simples (vidéos, textes…) ?

    o   Comment font les jeunes stagiaires, les jeunes enseignants ?

    o   Quels sont les problèmes les plus criants de la rentrée ? Peut-être peut-on cibler des points d'entrée dans les apprentissages : CP-CE1, 6ème ?

     L’AFEF s’inscrirait dans un axe solidaire à l’égard des collègues, différent de l'axe de formation institutionnel.

    Introduction suivie d’échanges.

     

     

    2° Présentation par Dominique Bucheton des préconisations générales de l'Expertise européenne "Comment rendre le métier enseignant attractif".

    Cette expertise est terminée mais pas encore publiée. Les préconisations sont rédigées par une équipe française, de Montpellier, Bucheton-Chabanne, avec des chercheurs de tous les pays.

    Le constat initial repose sur le fait qu’un nombre important de pays ne parviennent plus à recruter. Il faut donc analyser cette crise du recrutement et fournir des préconisations sur les pratiques qui pourraient favoriser l’envie, l’attractivité ; anticiper les grands changements ; mesurer le rôle des associations et des syndicats dans certains pays ; comprendre l’impact des politiques européennes et leur intérêt à partir de la lecture des travaux des commissions européennes (notamment sur la mastérisation des enseignants).

    Les données sur le terrain ont été collectées auprès d’étudiants, d’enseignants en formation qu’ils soient débutants ou expérimentés, de personnels d’encadrement, …

    Les questions portaient sur : les conditions de travail ; les valeurs qu’ils défendent ; leur engagement dans le métier ; les formes du recrutement ; la formation initiale ; la période de stage ; la formation continue et les conditions du développement professionnel ; le statut ; l’image sociale du métier ; …


    Partout, on note une crise d’identité profonde.  Une des raisons de la désaffection qui apparait est le manque de formation.  Le métier évolue et doit encore beaucoup évoluer ; des résistances fortes, massives existent.

    La formation sera-t-elle capable d’assurer ces transformations, de les anticiper pour faire accomplir des révolutions ? Car le cœur du métier doit changer.

    Pour faire vivre ‘’l’Europe de la connaissance’’, il faut faire construire les connaissances, les faire évoluer, faire que les élèves puissent rentrer dans des attitudes nouvelles avec l’idée que TOUS les élèves doivent accéder au niveau secondaire (pari européen de 2002). Il faut donc être capable d’évaluer les élèves, de comprendre, d’analyser ce qu’ils sont pour amener les enseignants à s’ajuster aux élèves et non pas l’inverse. L’enjeu est de combattre les inégalités.

    On demande donc aux enseignants de l’efficience pour s’intégrer dans les standards européens. La France a pris un retard sérieux.

    Préparer les élèves à être des individus responsables, actifs, réflexifs, créatifs, des citoyens autonomes implique de modifier très profondément le rapport élève / prof et les gestes de métier.

    Exemple de l’Irlande : les enseignants ont été amenés à réfléchir pendant plusieurs années sur les habiletés clés pour enseigner. Ainsi, ils ont pu réfléchir à leurs pratiques, à la façon de modifier le métier, et surtout ils ont pu travailler de façon collective, en réseau, pour construire ensemble.

    Les rôles demandés aux enseignants sont de plus en plus nombreux. On attend qu’ils soient des êtres réflexifs, autonomes, collectifs, inventifs, chercheurs. Le poids est donc de plus en plus lourd et rien ne leur est proposé.

    Dominique Bucheton propose alors 4 axes de travail sur lesquels il faudrait pouvoir avancer (voir le document en ligne)

     

    Trois modèles de formation sont repérés, dont un en émergence.

    - "Modèle consécutif" : Savoirs académiques d'abord, comme en Grèce où il faut faire de longues études universitaires avant d’accéder au professionnel.

    - "Modèle concurrent" : exemple de la France où l’on alterne théorie et pratique.

    - "Modèle basé sur la recherche" : exemples de la Finlande, l’Irlande, l’Écosse où la formation est fondée sur le fait qu’on demande d’observer, d’analyser la classe avec des professionnels qui accompagnent les enseignants dans des gestes de recherche. On n’est pas sur la transmission des savoirs professionnels mais sur la construction de la connaissance (sur les élèves, leurs transformations) revendiquée comme geste professionnel premier.

    A Montpellier, il existe des établissements dits « incubateurs » où on invente le métier de demain.

    On note également que le nord de l’Europe est davantage marqué par une formation par les pairs (avec ses collègues débutants et ceux qui sont davantage experts. Cf neopass).

    Au sud de l’Europe, on est davantage sur une tradition individualiste, on se forme en lisant, tout seul.

     

    Quelques points critiques et qui font consensus :

    - Une ‘’assistance à professeurs en danger’’ apparait comme nécessaire pour faire face au choc de la classe. L’accompagnement des entrants dans le métier, en particulier, doit être un point majeur de solidarité professionnelle. Il faut cependant penser les formes d’accompagnement.

    - La formation continue provoque, de la part des enseignants, un tollé général dans tous les pays. Elle est éparpillée, déconnectée, pas obligatoire, pas reconnue, pas payée.

    Les attentes portent sur une prise en compte des besoins des établissements.

    Par ailleurs, on se rend compte que plus les enseignants sont qualifiés, plus ils demandent à être formés. On constate que les femmes se forment davantage que les hommes et que les enseignants débutants et les enseignants en fin de carrière sont ceux qui se forment le moins.

    - Le statut des superviseurs-tuteurs reste opaque. Ils sont considérés comme indispensables et sont une clé de l’accompagnement des enseignants. Mais avec quelle préparation, pour quel projet et pour faire quoi ? Est-ce pour que les débutants les imitent ou pour les accompagner patiemment dans leur développement professionnel ?

    Sur tous ces points, il faut se préparer à faire des propositions en faisant travailler les enseignants à celles-ci pour qu’ils y adhèrent ensuite.

     

    Présentation suivie d’échanges qui ont donné lieu aux questionnements suivants :

    - Comment renverser culture et pratique enseignantes pour que le français soit « enseigné sans exclure », « langue pour tous » ? (ce qui est autant affaire de contenus que de démarches)

    - Comment favoriser l’attractivité du métier ?

    - Quelles préconisations proposer ?

     

     

     

    3° Préparation de la rencontre-débat du 16 novembre 2013 sur la formation

    Inscrire la formation dans la temporalité de l’enseignement : le français, de la maternelle à l’université, tout au long de la vie.

     

    Titre[1] de la journée : ‘’Envies de formation ?’’

    Enseigner le français : un parcours durable

    Quelle formation pour enseigner le français [et en français] sans exclure ?

     

    Ateliers proposés[2] :

    - Du cahier d’écrivain à l’atelier d’écriture : on se forme en le faisant

    - Le rôle et la place de la discipline, expertise sur l’écriture : comment devient-on expert de l’écriture : Le français, de par pour dans toutes les disciplines / l’expertise en écriture pour comprendre les langages disciplinaires

    - « Travailler avec » : collègues, partenaires, parents …

    - « Attention : créativité »

    - La parole aux enseignants : de quelles formations avez-vous envie et/ou besoin ?

    - Vidéo-formation

     


    [1] Titres non définitifs

    [2] id.

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