Violaine Houdart-Merot et Anne-Marie Petitjean
Université de Cergy-Pontoise
Centre de Recherche Textes et Francophonies
Journée d’étude du 4 décembre 2013 - Appel à contribution
Le numérique dans les pratiques d’écriture créative à l’université.
Quelle place ? Quels enjeux ? Quelles perspectives d’avenir ?
Cette journée d’étude se situe dans le prolongement des recherches menées depuis juin 2009, à l’Université de Cergy-Pontoise, dans le cadre du CRTF, sur les pratiques d’écriture créative à l’université : journée d’étude avec la participation de François Bon et Olivia Rosenthal en juin 2009 ; colloque international de décembre 2010 ; journée d’étude de novembre 2011, « Écrire en ateliers avec les écrivains » ; création en 2012 d’un réseau inter-universitaire.
Les arts numériques et l’écriture web prennent aujourd’hui une réelle ampleur, même s’ils sont encore peu visibles pour le grand public, et que leur place dans le monde universitaire a encore été peu étudiée dans une perspective littéraire. On peut faire l’hypothèse que ces pratiques créatives sur le net commencent à se répandre chez les étudiants, mais en marge de l’enseignement littérairedispensé à l’université, dans les départements de Lettres. Le second séminaire organisé à la BNF les 20, 21 et 22 novembre 2012 par la DGES et l’Inspection générale des Lettres, « les métamorphoses de l’œuvre et de l’écriture à l’heure du numérique : vers un renouveau des humanités ? » a permis de montrer l’intérêt de fédérer des pratiques qui se développent dans le second degré, mais trouvent encore peu d’échos dans l’enseignement supérieur, si ce n’est dans le format de l’atelier d’écriture, tel que rapporté par Pierre Ménard de son expérience à l’IEP de Paris.
Nos précédents travaux (prochainement publiés aux éditions Champion, Pratiques d’écriture littéraire à l’université, sous la direction de Violaine Houdart-Merot et Christine Mongenot) nous avaient permis de constater que les pratiques d’écriture littéraire à l’université, dans les départements de lettres, étaient bien plus nombreuses qu’il n’y paraissait. Aurons-nous les mêmes surprises pour l’écriture créative et la littérature numérique à l’université ? Commencent-elles à pénétrer dans les pratiques universitaires ? Sont-elles pour l’instant réservées aux Écoles supérieures d’art ? Peut-on déjà mesurer les conséquences des pratiques numériques sur la manière d’appréhender la création littéraire ?
Nous souhaiterions, au cours de cette journée d’étude, faire un premier état des lieux sur les pratiques d’écriture littérairenumérique qui existent au sein des universités, dans les départements de lettres notamment, mais aussi plus largement dans les enseignements supérieurs, d’en mesurer les enjeux, et de dessiner, si possible, quelques perspectives d’avenir.
Axe 1. Place d’internet dans les pratiques d’écriture créative à l’université
- Dans quelle mesure les ateliers d’écriture créative à l’université utilisent-ils les ressources d’internet, qu’il s’agisse de réécritures par échanges de mails, d’exploitation de nouvelles formes de diffusion, voire de publication des textes littéraires, de blogs interactifs ou d’écriture collective? De nouvelles formes en jeu dans la création contemporaine sont-elles sollicitées (twittératures, e-poetry...) ? Peut-on dégager une première typologie de l’utilisation du numérique dans les pratiques d’écriture et de lecture littéraire ?
- Observe-t-on des différences majeures entre les démarches des écrivains ou artistes intervenant à l’université et celles des enseignants qui prennent en charge des ateliers d’écriture ? Quelle est la place des « artistes numériques » à l’université ?
Axe 2. Analyse des effets de ces nouvelles modalités d’écriture
- Du côté des écrits eux-mêmes. L’utilisation du numérique donne-t-elle lieu à davantage d’interaction entre les étudiants, davantage de réécriture et de remaniements, voire à des productions collectives ? La longueur des écrits s’en trouve-t-elle modifiée ? Est-ce une incitation à l’écriture, voire à la lecture ? Le rapport à la norme s’en trouve-t-il modifié ? Observe-t-on des modifications dans le rapport à la lecture ? Quel lien avec les pratiques d’oralité et de performances ?
- Du côté de l’enseignement. En quoi l’utilisation des NTIC change-t-elle la manière d’enseigner ? Les retours de l’enseignant en sont-ils modifiés ? Internet est-il un outil facilitateur ou change-t-il les modalités voire la nature de l’apprentissage ?
Il va de soi que certaines communications pourront croiser les axes 1 et 2.
Axe 3. Quelles perspectives d’avenir ?
La réflexion pourra être menée plus largement sur les possibilités créatives offertes par le numérique en dehors de l’université et l’on s’interrogera alors sur les exploitations possibles de ces expériences dans le cadre universitaire.
Ces nouvelles modalités d’écriture ont-elles un effet sur les orientations génériques ? Sur une reconsidération des frontières entre les arts ? Sur la conception même de la création littéraire et de la notion d’auteur ?
Cette journée permettra également de confronter des expériences universitaires sur le plan international.
Il est également envisagé d’utiliser les ressources de la vidéo-conférence de manière à pouvoir échanger avec des chercheurs d’universités étrangères.
Propositions (1500 signes environ) à envoyer avant le 30 avril 2013 à Violaine Houdart-Merot (vhmerot@yahoo.fr) et Anne-Marie Petitjean (anne-marie.petitjean@wanadoo.fr), accompagnées d’un bref CV.