L'accent circonflexe disparait sur i et u.
On le maintient néanmoins dans les terminaisons verbales du passé simple, du subjonctif et dans cinq cas d'ambigüité. (Ces cinq cas sont : les adjectifs masculins singuliers dû, mûr et sûr, le nom jeûne(s) et les formes de croitre qui, sans accent, se confondraient avec celles de croire [je croîs, tu croîs, etc.].)
Cette règle, assurément la plus emblématique de la nouvelle orthographe, est aussi celle qui a fait le plus couler d’encre. Mais y a-t-il vraiment de quoi ?
Car, contrairement à ce que l’on croit souvent, l’équivalence « s disparu = accent circonflexe » ne tient pas debout. Dans de très nombreux mots en effet, un s a « disparu » sans qu’il soit remplacé par un accent circonflexe (pensons à moutarde — pourtant mustard en anglais contemporain !) ; à l’inverse, dans d’autres mots, le circonflexe semble « sorti de nulle part » (extrême vient du latin extremus).
Par ailleurs, l’usage de l’accent circonflexe pour noter une prononciation est loin d’être cohérent : comparez rafler et râler, zone et cône. (Mais ces mots ne sont pas concernés par la nouvelle orthographe, qui ne supprime le circonflexe que sur i et u : on n’y touche pas sur a, e et o.)
En fait, le seul reproche qu’on puisse adresser à la nouvelle orthographe, c’est peut-être de ne pas être allée assez loin et d’avoir purement et simplement remisé l’accent circonflexe. Mais les rectifications orthographiques se veulent modérées et il serait risqué de modifier l’orthographe d’un trop grand nombre de mots d’un coup : mieux vaut y aller par étapes…
Pour en savoir plus sur la nouvelle orthographe, on peut consulter le site www.orthographe-recommandee.info. Des indications destinées plus spécifiquement aux enseignants sont disponibles sur www.orthographe-recommandee.info/enseignement.