Association française pour l’enseignement du français

Théâtre

  • 21
    Avr

    Tête haute

    Dossier Théâtre contemporain pour la jeunesse (2)

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    Tête haute

    Tête haute ©Heyoka Jeunesse-Actes sud Papiers, 2013 (6 scènes et un épilogue) ; illustrations de Valérie Gutton

    Détails sur le produitLes univers littéraires de référence :

    Il y a d’abord l’univers des contes et en particulier Blanche-Neige, l’enfant abandonnée dans la forêt, la scène 1 (« La nuit de colère ») peut même en être lue comme « l’anticonte » ou le conte à l’envers. On retrouve aussi L’histoire de celui qui s’en alla pour apprendre la peur des frères Grimm (dont il existe plusieurs versions) pour les scènes 4 (« Les tremblements de Plume ») et 5 (« La forêt de Sköld »).

    Tête haute est un conte également par les actants :

    ·       Une héroïne, privée dès la naissance de la protection parentale et de son royaume.

    ·       Une mission, qu’elle doit découvrir dans l’action : est-ce délivrer le royaume de Nerville de la tyrannie despotique, rétablir la paix et l’harmonie ? Mais le Roi son père, déchu et privé de sa mémoire, erre dans la lande ; père et fille se reconnaitront mutuellement et « Si vous voulez savoir ce que le père a su ensuite dire à sa fille, il vous faudra l’écrire car nul n’a pu l’entendre tant il parlait bas, et pourtant tous les cœurs de la lande sauvage et de la forêt de Sköld cessèrent de battre afin de connaitre leur secret, mais la neige tombait, et elle tomba tant que le roi parla, et quand il eut fini de parler, le dernier Roi de Fer n’était plus qu’un roi de neige, et alors le père se mit à bruler et la fille commença de pleurer. » Significativement cette sixième scène, « La lande sauvage », est la dernière. Avec cette réconciliation finit l’enfance.

    C’est dans l’ « Épilogue » qu’Eklipse découvrira que sa mission est de délivrer l’Empire de Nerville de sa sentinelle Nemox. Celui-ci peut aussi s’entendre comme Nemo, Le Personne de L’Enfant cachée dans l’encrier, figure paternelle et incarnation de la Loi plutôt effrayante : « Eklipse : Ce manège à Nerville, qui le dirige ?/ Skoad : Personne. / Eklipse : Il a bien un empereur cet empire ? / Skoad : C’est plus personne qui dirige je te dis, c’est la Loi là-bas. / Eklipse : Nemos ! / Skoad : Nemos ? La loi tu l’appelles Nemos toi, ah oui j’oubliais, tu sais tous les mots, et le latingrec aussi bien que le reste… » (p. 47-48).

    Dans ce texte, Nemo(x) se présente  ainsi : « […] dans le ciel, une pieuvre qui vole et voit tout » (p.63). C’est ce monstre qu’elle devra vaincre, et, par la même occasion, son « manège à chiffres ».

    ·       Des auxiliaires : Babel, le vieux dictionnaire et ses pages roses, Plume à la fois personnage et coryphée, Skoald, le faune poète ou le mot magique, prénom qu’il ne faut révéler en aucun cas, « Jusqu’au jour où »….

    Le refus de l’héroïne de grandir et quitter son royaume imaginaire peut aussi faire penser à Peter Pan de J.M. Barrie : « Je suis bien là je manque de rien. Si j’ai faim je dis "À table ! " et je mange le mot Faim. Si j’ai soif je bois le mot Poire. Si je veux pleurer je mets des Larmes de mots dans mes yeux et je les essuie avec le mot Mouchoir. […] » (p. 30)

    L’univers du conte se mêle à celui de l’héroïc Fantasy avec « […] les neuf cavaliers masqués [qui] enlevèrent la princesse pour l’abandonner dans la lande sauvage » (p.7), l’évocation de la cruauté qui règne dans le royaume de Nerville (p. 30-31) et l’évocation du dernier Roi de fer ou celle de « […] la forêt de Sköld, là où s’étaient réfugiés les arbres et animaux qui n’arrivaient plus à respirer dans le Royaume de Nerville » (p. 7)

    Ou encore à celui de la science-fiction lorsque le Royaume de Nerville et son château de fer sont devenus « Nerville et son Empire de Verre. Son Grand Manège à Chiffres. Sa sentinelle Nemox dans le ciel […] » (p.63).

    On pense aussi parfois à des œuvres « du patrimoine » : Œdipe à Colonne, pour la figure du vieux père aveugle et de sa fille (scène 6 « La lande sauvage »). Joël Jouanneau, quant à lui, rapproche cette figure de celle de Jose Luis Borges. Et Le Roi Lear dont Joël Jouanneau a fait une adaptation sous le titre Le Roi errant.

    Avec les « carrément plus grands » c’est la lecture de Michel Foucault qui éclairera en quoi ce théâtre parle de problèmes du monde contemporain. Au régime despotique du dernier Roi de Fer (Staline ?) succède la tyrannie de la transparence dans l’Empire de Verre. Celui-ci est maitrisé par Nemox, une sorte de monstre froid, une pieuvre qui vole, au regard duquel on ne peut échapper, au langage artificiel de robot, qui exige que chacun s’identifie en déclinant une appartenance numérique « Dites à Nemox qui et de quoi, par où de quel trou à tribu venez-vous d’où ? Youpih.fr ou Miaouh.com ? […] » (p.63), un monde où « […] si vous êtes une zéro sans le sou, ne comptez pas rentrer chez nous. » (p. 64). Cette forme contemporaine du contrôle social était déjà dans le Marin d’eau douce où les pirates exigeaient : « […] tu vas pas rien lui cacher jamais à Blup crois-moi. Nom Prénom Âge Adresse Vaccins Groupe sanguin, tout le saint-frusquin, j’veux tout savoir. » (p. 54) Quant au rejet de ceux qui n’ont pas de papiers et sont des « zéros sans le sous », c’était une thématique essentielle de l’errance incarnée par l’Enfant/Ellj et l’Ardoizoo dans Le Marin d’eau douce et L’Enfant cachée dans l’encrier.

    La richesse et la variété de ces tissages référentiels permettent de comprendre que le répertoire théâtral pour la jeunesse est doté d’une richesse symbolique grâce à laquelle tous les âges peuvent s’en nourrir et qui explique pourquoi, selon l’âge et la culture du public, toute relecture peut donner lieu à une lecture vraiment nouvelle –du cycle 3 de l’école élémentaire à l’université.

    L’intrigue dessine un récit initiatique au fil duquel l’héroïne, d’abord désignée comme « l’Enfant » va gagner une identité, « Eklipse », elle va quitter son univers imaginaire, une clairière où «la forêt de Sköld ne laissa passer le soleil que par la feuille trouée du dernier séquoia géant » et  où le temps est suspendu –ou presque –car « c’est là depuis, dans ce petit puits de lumière, que vit cette enfant, qui écrit son journal de la main gauche, car de la droite le pouce est absent. » (p. 8). Elle va affronter l’accélération du temps et la peur liée à la découverte des dangers du monde qui l’environne : « […] la forêt s’est mise à aboyer et le mot Peur s’est jeté sur moi en hurlant : "Maintenant que tu sais qui je suis, tu vas devoir courir. » (p.35), accélération qui, lorsqu’elle monte sur le manège à chiffres, l’étourdit à la nausée. Elle va enfin tout apprendre sur sa filiation dans la scène 6, scène finale puisque la toute dernière est titrée « Épilogue ».

    Destiné au jeune public, ce récit initiatique est aussi un récit d’apprentissage et d’éducation. C’est une dimension que Joël Jouanneau revendique pour son écriture jeunesse : « Quand j’écris pour les enfants, j’essaie toujours de retrouver dans la boue qui nous entoure les traces de la neige, j’essaye de leur dire que ça va être dur mais que ça vaut le voyage. La route n’est pas facile, mais il faut se tenir debout », écrit-il dans un entretien[i]. Pour cela, elle est guidée d’abord par Babel, « son tout tout vieux dictionnaire à feuilles volantes » et « [p]armi les feuilles volantes, celles que préfère l’enfant, ce sont les feuilles roses des anciens anciens mots très âgés de pur latingrec. » (p. 8) Puis, après l’apprentissage de la peur, viendra Skoad, le faune poète, qui lui fera boire « une bonne soupe à la grimace » qui fait grandir, qui lui a fait « passer l’épreuve sur le fil où [l’on fait] l’acrobate et le pitre, afin d’être sage en un jour et pour toujours. » Skoad qui lui « a imposé une séance de surplace face à face sans bouger d’un poil, où [elle a] compris qu’hier était dans [sa] tête, aujourd’hui dans [son] cœur qui bat, et demain dans [ses] pieds » et qui, en trois, lui a « appris à être fière comme un 14 juillet, mais sans jamais le montrer, sauf si on [lui] demande de baisser la tête. » (p. 48-49) La fin ouverte de la pièce met en relief cet aspect : « La lumière qui revient. Au loin un arc-en-ciel. Sur la plage une enfant. Elle a ses dix doigts. Son cartable d’écolière. Elle part pour l’école. Elle chante en latingrec une comptine pour enfants. » (p. 65)

    Dans une mise en scène cette fillette permettra d’enchâsser le conte comme un récit imaginaire que se joue une fillette en vacances.

    Une écriture qui place la langue au centre de la création :

    DSC02814.JPGOn ne reviendra pas sur les personnages de Babel et Plume.

    Placée sous le signe du dictionnaire, la pièce fait la par belle aux mots.

    Tout d’abord, on remarquera comment la progression de l’action est ponctuée de listes selon l’ordre alphabétique des voyelles : verbes commençant par a- (p. 10-11), par e- (p. 15) qui sera l’occasion de permettre à l’enfant de découvrir son prénom, par i- (p. 35) qui verra Eklipse surmonter l’épreuve de la peur, par o- (p. 51)une liste de verbes qui telles les Érinyes de la tragédie grecque ou les Mouches sartriennes, « l’encerclent et le piquent comme autant de sales moustiques » (p. 51), par u- (p. 63).

    C’est aussi à travers des mots que s’exprime le renversement du Roi. Il se souvient encore des mots de son pouvoir : « Vengeance ! », « Mes guerriers ! », « Mon or ! Ma reine ! Mes chevaux ! » (ah ! la valeur expressive des déterminants, mots courts, certes, mais poids lourds !) et découvre ceux de l’exil : « …faim… feu… froid… » qui se retrouvent dans son alphabet (p. 50-51). Le pouvoir évocateur des mots s’illustre dans la présentation du prénom de l’Enfant qui doit se garder de le révéler « Jusqu’au jour où. » : « Attention : il a un pouvoir magique, ce prénom. Un pouvoir secret… » (p. 18)

    Joël Jouanneau fait une utilisation créative de la langue : on trouve dans Tête haute, des « arbres à trou noir et feuilles d’oreillers », des « tigres à dents molles », un grand livre des absents : « Gisèle Intel », « Guillaume Défunt », il joue à prendre des expressions au pied de la lettre : la scène 4 est dominée par « Les tremblements de Plume ».

    Travail sur les mots mais aussi sur la langue : expression de l’insistance, de l’intensité. Richesse de l’emploi des temps verbaux par exemple dans les quelques lignes de la scène 1, qui résument les évènements conduisant la princesse abandonnée à devenir l’enfant de la clairière, quelques lignes où l’on passe de l’imparfait au présent puis à nouveau à l’imparfait, suivi du passé simple et à nouveau du présent.

    Thèmes complémentaires :

    -        La différence (le Prince attendu est une Princesse (!) et elle devra avancer dans la vie en étant une « zéro sans le sou ») et le handicap (un poing fermé et l’absence de pouce) qu’il faut assumer et avec lesquels il faut apprendre à vivre.

    -        Récit d’une éducation, récit initiatique, Tête haute ne peut ignorer le temps qui passe. Celui-ci se marque par exemple dans l’évolution de la formule « Dans les couloirs du temps du Monde d’Avant… » (p. 7) qui devient « Dans les couloirs du temps du Monde d’Aujourd’hui » (p. 50) et « Dans les couloirs du temps du Monde d’Après » (p. 63). Cette thématique du temps est associée à celle de la mémoire qui irrigue en particulier toute la scène 6, scène des retrouvailles du père et de la fille. La formule de José-Luis Borges qui figure en exergue, « Tout existe sauf l’oubli », est reprise dans le poème du roi (p. 58) et dément un précédent aphorisme du même personnage : « L’oubli c’est le frère du temps. » (p. 55).

    -        L’écriture de soi : Dans la courte notice (auto)biographique qui figure à la suite de ce texte comme des précédents, il évoque comment, à l’instar de son héroïne, ses sœurs et lui n’avaient d’autres loisirs que l’imaginaire : « Nous étions des zéro sans le sou. […] C’est pourquoi je crois leur avoir très vite raconté des histoires […]. Aujourd’hui, quand j’écris pour les enfants, c’est encore pour elles que j’écris. […] Tête haute, je l’ai transmise aux deux. En souvenir des pages roses de notre premier dictionnaire. Des pages de latingrec. La couleur me faisait rêver. » (p. 67)

    Ces notices autobiographiques dessinent un kaléidoscope, peut-être trompeur, d’une vie. Joël Jouanneau assume le nourrissage de son écriture par le travail que sa mémoire effectue sur le matériau fourni par sa propre enfance et sa propre expérience de la vie. En 2012, Il a d’ailleurs publié en 2012, chez Actes Sud, un court texte intitulé Post-scriptum et sous-titré Aux sources d’une écriture. Sans sombrer dans le narcissisme, il livre ainsi quelques traces de la neige qu’il a trouvée dans la boue pour reprendre une de ses images. Il y a là une piste d’écriture en classe, (en lien avec l’écriture des CV et lettres de motivation) : que dire de soi et comment le dire selon ce que l’on présente ou ce que l’on vise.

    Sur la toile, texte et représentation…

    http://www.lemonfort.fr/media/cache/monfort_thumbnail/media/monfort/34-tetehaute_mxm_3810_carolinebigret.jpeghttp://www.lemonfort.fr/media/cache/monfort_thumbnail/media/monfort/34-tetehaute_mxm_3932_carolinebigret.jpeghttp://www.lemonfort.fr/media/cache/monfort_thumbnail/media/monfort/34-tetehaute_mxm_3565_carolinebigret.jpeg<a href="http://www.lemonfort.fr/media/monfort/34-01.jpg" data-cke-saved-href="http://www.lemonfort.fr/media/monfort/34-01.jpg" title="" "=""><img alt="http://www.lemonfort.fr/media/cache/monfort_thumbnail/media/monfort/34-01.jpg" src="http://afef.org/blog/admin/ckfinder/userfiles/images/Tetehaute9.png" data-cke-saved-src="http://afef.org/blog/admin/ckfinder/userfiles/images/Tetehaute9.png" style="border-width: 0px; border-style: solid; width: 65px; height: 37px; float: left;"></a></span></p> <p> <span style="font-size:14px;">Les présentations qui accompagnent les diverses représentations nous apprennent que cette pièce à 5 personnages est en fait une pièce à deux acteurs et mettent en évidence le travail de mise en scène et de scénographie effectué par Cyril Teste et le Collectif MxM. On citera en particulier :</span></p> <p> <span style="font-size:14px;"><a href="http://www.webtheatre.fr/Tete-haute-de-Joel-Jouanneau-3950" data-cke-saved-href="http://www.webtheatre.fr/Tete-haute-de-Joel-Jouanneau-3950">http://www.webtheatre.fr/Tete-haute-de-Joel-Jouanneau-3950</a></span></p> <p> <span style="font-size:14px;">et <cite><a href="http://www.nouveau-theatre-montreuil.com/fr/saisons/saison-1314/tete-haute" data-cke-saved-href="http://www.nouveau-theatre-montreuil.com/fr/saisons/saison-1314/tete-haute">www.nouveau-theatre-montreuil.com/fr/saisons/saison-1314/tete-haute</a> </cite></span></p> <p> <span style="font-size:14px;"><a href="http://www.lemonfort.fr/agenda-programme/tete-haute" data-cke-saved-href="http://www.lemonfort.fr/agenda-programme/tete-haute">http://www.lemonfort.fr/agenda-programme/tete-haute</a>  avec le dossier de presse accessible sur : <a href="http://www.lemonfort.fr/media/monfort/34-th-dossier.pdf" data-cke-saved-href="http://www.lemonfort.fr/media/monfort/34-th-dossier.pdf">http://www.lemonfort.fr/media/monfort/34-th-dossier.pdf</a></span></p> <p> <span style="font-size:14px;">Sur <a href="http://www.lafilature.org/fr/spectacles/tete-haute.html" data-cke-saved-href="http://www.lafilature.org/fr/spectacles/tete-haute.html">http://www.lafilature.org/fr/spectacles/tete-haute.html</a> défile un diaporama qui peut fournir un point d’appui visuel pour travailler ce que la représentation apporte au texte. Il peut d’ailleurs être intéressant de rapprocher ces images captées lors de la représentation et les illustrations de Valérie Gutton pour confronter les deux univers, celui du texte proposé au lecteur et celui de la scène offerte au spectateur.</span></p> <p> <span style="font-size:14px;"><a href="https://www.google.fr/search?q=http%3A%2F%2Fwww.theatretheoargence-saint-priest.fr" data-cke-saved-href="https://www.google.fr/search?q=http%3A%2F%2Fwww.theatretheoargence-saint-priest.fr">https://www.google.fr/search?q=http%3A%2F%2Fwww.theatretheoargence-saint-priest.fr</a></span></p> <p> <span style="font-size:14px;">Qui nous permet de comprendre comment le conte est enchâssé dans un récit cadre qui permet de le mettre à distance : « Pour tromper l’ennui pendant les vacances scolaires, un enfant rédige son journal de bord. Où va-t-il ? Il traverse les contrées de l’enfance pour le pays des adultes et part à la rencontre d’un secret enfoui au plus profond de lui. Pour ne pas se perdre et garder un lien avec ses origines, il sème des mots sur des pages tel le Petit Poucet avec les cailloux. Est-ce un rêve ? »</span></p> <p> <span style="font-size:14px;"><a href="http://www.theatredecavaillon.com/Joel-Jouanneau-l-enfance-tete" data-cke-saved-href="http://www.theatredecavaillon.com/Joel-Jouanneau-l-enfance-tete">http://www.theatredecavaillon.com/Joel-Jouanneau-l-enfance-tete</a></span></p> <p> <span style="font-size:14px;">Nous livre un texte de Joël Jouanneau, daté du 29 novembre 2013, sur les principes qui sous-tendent son écriture pour le jeune public et le processus d’écriture de <em>Tête haute.</em></span></p> <p>  </p> <div> <br clear="all"> <hr align="left" size="1" width="33%"> <div id="edn1"> <p> <a href="#_ednref1" data-cke-saved-href="#_ednref1" name="_edn1" title="">[i]</a> <a href="http://treteaux.alsace.free.fr/Creation/Images/MO/Dossier%20p%E9dagogique%20MAMIE%20OUATE.pdf" data-cke-saved-href="http://treteaux.alsace.free.fr/Creation/Images/MO/Dossier%20p%E9dagogique%20MAMIE%20OUATE.pdf">http://treteaux.alsace.free.fr/Creation/Images/MO/Dossier%20p%E9dagogique%20MAMIE%20OUATE.pdf</a></p> <p>  </p> </div> </div> <p>  </p> <p>  </p> <p></p>

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