Association française pour l’enseignement du français

Qui sommes-nous ?

  • 21
    Oct

    Préparation de l’Entrevue de l’AFEF au Cabinet du Ministre le 23/10/2012

    Constats, questions, propositions

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    La délégation de l’AFEF sera composée de Viviane YOUX, présidente, Bénédicte ETIENNE, membre du CA, et Dominique SEGHETCHIAN, trésorière.

    Nous serons reçues par Yannick TENNE : Conseiller technique au cabinet du Ministre, chargé de l'école, du collège, du socle commun, de l'évaluation et des relations avec les corps d'inspection territoriaux et les parents d'élèves et Jean-Yves DANIEL : Inspecteur Général de sciences physiques, chargé de la promotion de la culture scientifique et technique.

    Après un bref rappel sur notre association (AFPF créée en 1967 pour répondre à une demande des enseignants de se former aux avancées de la recherche en linguistique, narratologie…(période très riche) et de s’adapter aux nouveaux publics issus de l’allongement de la scolarité obligatoire ; Notre devise : l’enseignement du français de la maternelle à l’université ; Changement d’intitulé en 1973 : enseignants remplace professeurs pour nous mettre plus du côté des élèves ; Association militante ; Revue le Français Aujourd’hui qui compte dans le champ de la recherche en didactique du français ; Activités de l’association : Site internet, lettre mensuelle, rencontres-débats : la dernière sur langue pour communiquer/langue pour apprendre : problème de la littératie) ; Affiliation à la FIPF depuis ses débuts : francophonie, dialogue entre cultures ;
    nous reprendrons les termes de notre courrier de demande d’audience, en rappelant qu’il faisait suite à un laboratoire d’idées :

    • Les conditions de réussite des élèves, surtout de milieux populaires, sont compromises par la dégradation des conditions d’exercice du métier d’enseignant ; nous mettrons en cause le défaut de lisibilité des discours de prescription (programmes // socle) et de leur mise en œuvre dans les classes.
       
    • Nous attirions l’attention sur :
    1. l’inflation des programmes de l’école et du collège : inflation des contenus, empilement de notions, augmentation du degré d’abstraction à l’opposé des besoins des élèves, des processus d’apprentissage et des recherches en didactique et psycholinguistique
    2. le manque de cohérence et de lisibilité, manque d’articulation entre programmes de français et socle commun

               
                Depuis cet envoi, la concertation sur la refondation de l’école a eu lieu, le rapport a été publié, dans une approche généraliste nécessaire pour ne pas s’enfermer dans des approches disciplinaires, voire corporatistes, qui risqueraient de diviser au lieu d’unifier.

                Nous partageons beaucoup de constats du rapport, mais pour nous, le plus important, et qui constitue un axe majeur depuis la création de l’AFEF, est celui des inégalités scolaires, reflet des inégalités sociales alors que nous croyonsque l’école devrait les compenser.

                Sans vouloir redévelopper ce qui est dans le rapport, il s’agit pour nous de pointer ce qui, dans notre discipline, contribue à accentuer ces inégalités, alors qu’elle devrait jouer le rôle inverse :
     

    Image de la discipline :

    • le français tient une place particulière dans le champ des disciplines, double dénomination français-lettres, source de clivages, témoin des luttes idéologiques qui la traversent et des pressions idéologiques qui la figent (ex. toucher à un accent, évoquer la grammaire : affaire nationale ; conversations de salon ou de café du commerce relayées par les médias / le cinéma…)
       
    • attentes socialesautour du français : ingérences fortes dans les contenus et méthodes èrégression dans les programmes de 2008 à l’école et au collège
       

    Constats d’inégalités scolaires interdisciplinaires qui interpellent notre discipline et qu’elle devrait compenser :

    • Compréhension de l’écrit, rappel PISA – question de lalittératie – faiblesse des élèves français dans argumenter et interpréter
       
    • Maitrise de la langue : interdisciplinaire, mais quelles compétences et connaissances spécifiques relèvent du français ?
       
    • Inégalités culturelles : place de la lecture dans les pratiques culturelles – place de la littérature / littérature de jeunesse


    Question du temps, des rythmes et de la progressivité des apprentissages posée par ces constats d’inégalités :

    • temps réservé au français en constante diminution ≠ inflation de contenus, demande sociale forte
       
    • rythmesd’acquisition et d’appropriation pas pris en compte dans les programmes
       
    • progressivité des apprentissages : continuel recommencement en grammaire, difficulté à accepter qu’il y ait des paliers, des étapes

     

    Propositions

    1. Les programmes
    Programmes de 2008 de l’école et du collège à réécrire en tenant compte des avancées de la recherche en didactique
     
    Articulation programmes / socle commun
     
    Points à revoir :
    • Maitrise de la langue : place respective d’une approche spécifique au français et d’une approche interdisciplinaire – nécessité de penser la progressivité de l’acquisition et appropriation des notions et compétences – démarches réflexives et acquis de la recherche
    • Compréhension de l’écrit : inscrire la question de la littératie dans les programmes
    • Littérature : place de la littérature de jeunesse dans les programmes – affirmation de la littérature comme moyen de conceptualisation, abstraction…

    Affirmation forte de l’application de l’orthographe rectifiée : aller au-delà d’une simple référence, demander qu’elle soit appliquée dans l’écriture de tous les programmes et textes officiels, et qu’une sensibilisation soit entreprise à destination de tous les enseignants de toutes disciplines (tremplin pour aller plus loin vers une rénovation plus profonde de l’orthographe, fortement discriminante)

    Associer à l’instance d’élaboration des programmes proposée par le Ministre :
    • l’AFEF
    • des didacticiens reconnus dans les différents domaines

     

    2. Formation
    Cahier des charges avec des priorités :
    • compréhension de l’écrit
    • sociolinguistique, démarches d’apprentissage
    • approche interdisciplinaire de la maitrise de la langue
     
    En formation initiale :
    • appliquer ces trois priorités
    • introduire dans le tronc commun un module significatif de maitrise de la langue pour toutes les disciplines

     

    En formation continue : validation dans la carrière (par ex points d’indice) de la formation continue sous différentes formes :
    • modules de formation ex. 3 semaines remplacement par stagiaires
    • rupture temporelle ex. année de formation
    • conférences, séminaires universitaires, séminaires d’associations de spécialistes ou de mouvements pédagogiques
     
    3. Rôle des associations
    Place des associations dans le système : demande de reconnaissance par l’institution, partenariat comme dans d’autres pays.

4 Commentaires

  • ABRIEU

    21 Oct 2012 à 17:39

    Il n'y a aucune "double appellation prof de français/prof de lettres" : aucun Capes, aucune agrèg ne s'appelle "de français" contrairement aux concours de langue (anglais, espagnol, allemand...) C'est lourd de conséquences : on refuse de considérer que la langue n'est pas connue également de tous les élèves. Et vous faites bien d'insister sur les inégalités.
    Vous faites bien aussi d'insister sur le refus d'appliquer et de faire appliquer les simplifications orthographiques de 1990 alors qu'il faudrait les poursuivre de décennie en décennie ! Quel retard déjà pris ! De qui faut-il espérer le départ à la retraite ou... le décès pour obtenir enfin une orthographe plus cohérente la nôtre étant à la source de bien des inégalités là encore ?!

  • M Louveau

    21 Oct 2012 à 19:03

    Je suis d'accord avec les points que vous abordez. J'ajouterai à la question des rythmes celle des rythmes de travail des enseignants c'est-à-dire le temps de la concertation nécessaire dans tous les établissements et particulièrement dans les établissements difficiles.
    Je vous souhaite un entretien fructueux. Merci à vous de représenter notre discipline.

    Martine Louveau

  • Jean VERRIER

    22 Oct 2012 à 16:10

    ça fait plaisir à un adhérent de 1967 de voir la vitalité de l'AFEF de 2012.
    Merci à celles et à ceux qui n'ont pas lâché la barre.
    Deux petites remarques à propos du texte ci-dessus:
    1) l'AFPF s'est appelée l'AFEF en 1973, non pas "pour nous mettre du côté des élèves" (formule proustienne (? ) qui risque d'en irriter certains), mais en cohérence avec la devise "de la maternelle à l'université", que vous faites bien de rappeler, et parce que la dénomination "professeurs" des écoles n'existait pas.
    2) "pointer dans notre discipline ce qui accentue les inégalités sociales" est bien depuis l'origine un axe majeur de l'AFEF, mais cette formulation me paraît préférable à celle qui précède: "l'école devrait les compenser" .
    Bien fidèlement

  • K. Risselin

    22 Oct 2012 à 22:24

    Merci pour cette synthèse. Pour ma part, j'attends beaucoup en effet de la réécriture des programmes et espère des "documents d'accompagnement" riches, étayés, ouverts, et non des injonctions paradoxales.
    Bon entretien demain.

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