Association française pour l’enseignement du français

Collège

  • 29
    Avr

    Programmes de français en collège, suite...

    La consultation officielle sur les projets de programmes de collèges est ouverte
    Vous pouvez maintenant découvrir le projet de programmes de français en collège sur le site Eduscol

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3 Commentaires

  • S. Labbe

    05 Mai 2008 à 23:07

    Quand on voit où nous on conduit les programmes actuels, je ne vois pas, bien que ne partageant pas les options politiques du gouvernement, en quoi ce programme serait pire. Il n'interdit pas d'avoir recours aux littératures jeunesse. Il permettra peut-être à une majorité d'accéder aux textes littéraires.

    Comment expliquer qu'une majorité d'élèves de 2de ne puissent pas lire une pièce de Racine. Plus bête que nous, il y a vingt ans?

    Non, une incapacité à saisir les méandres de la phrase complexe ou le sens des sujets inversés ou l'antéposition de l'adjectif que les exercices déclarés désuets et sans intérêts par les IUFM nous avaient appris à saisir.

    Alors, oui à la grammaire, et je suis sûr qu'il est possible de la rendre intéressante en montrant les perspectives qu'elle ouvre.

  • Martine Louveau, secrétaire AFEF

    12 Mai 2008 à 18:40



    « En quoi ce programme serait pire ? »

    S?il n?est ni pire ni meilleur, pourquoi en changer ? Le ministre tient les programmes actuels pour responsables des mauvais résultats aux enquêtes internationales. Or, les spécialistes dont ceux de l?éducation nationale les interprètent différemment.

    Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA)?menée par l'OCDE en 2006, évalue des élèves de 15 ans. Bernard Hugonnier, directeur adjoint de la direction pour l'éducation à l?OCDE, a apporté un commentaire, repris par le Café pédagogique : « La deuxième [réflexion] concerne les modes d?apprentissage et la définition des compétences à acquérir par les élèves. On est toujours sous l?emprise des programmes et des accumulations de connaissances que chaque discipline juge nécessaire à chaque niveau. Il faut se libérer de cette emprise et de cet enfermement, changer les modes d?évaluation, privilégier l?approche par projets interdisciplinaires. »

    www.cafepedagogique.net/l...

    Quant au Programme international de recherche en lecture scolaire (PIRLS), il évalue les élèves de 10-11 ans. L?analyse de la Direction de l?Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) du ministère de l?éducation nationale a été rapportée aussi par le Café pédagogique :

    « En comparaison avec l?enquête 2001 (score français 525), les résultats inférieurs de 3 points ne sont pas statistiquement significativement différents. En revanche, l?analyse par type d?école montre que, sur ces 5 années, les résultats des élèves de ZEP ont progressé de 1 point, ceux du privé de 9 points, tandis que les élèves des écoles hors ZEP ont chuté de 8 points. »

    www.cafepedagogique.net/l...



    Bref, les programmes de 96 pour le collège ne sont pas les seuls responsables des mauvais résultats de la France et les programmes de 2008 - ceux du primaire et ceux du collège- sont très loin de répondre aux problèmes posées par ces deux enquêtes.

    On peut donc s?interroger sur les réelles intentions du ministre qui s?exprime ainsi en février lors de sa conférence de presse : « On me dit que les programmes [du primaire] rédigés entre 1998 et 2002 n'avaient pas encore fait leur preuve. Comme s'il fallait encore sacrifier quelques générations scolaires de plus pour avoir l'assurance définitive de l'échec d'une certaine pensée scolaire ! Cette pensée, celle du pédagogisme, nous la connaissons bien et nous en connaissons surtout les effets. Car l'école primaire ne parvient plus à faire diminuer l'échec scolaire qui touche les 15% des élèves qui entrent chaque année au collège avec de graves lacunes en lecture, en écriture ou en calcul. »







    « Il [ce programme] permettra peut-être à une majorité d?accéder aux textes littéraires ? »



    Cette idée tient de la pensée magique. Si on reconnaît tous qu?il y a un véritable problème de la maîtrise de la langue, les avis divergent sur les mesures à prendre. Mais il faut entendre les voix qui s?élèvent pour qu?on prenne en compte la « nouvelle »population scolaire. E. Bautier a sans doute raison quand elle écrit : « Je crains que de nombreux enseignants, aujourd?hui,(?) ne soient tentés de penser que chaque élève (?.) a en lui-même des compétences qu?il suffirait de mobiliser et de développer grâce à des situations. Malheureusement ce n?est pas le cas.

    Il est nécessaire d?aider les élèves à construire des ressources qu?ils n?ont pas. On n?enseigne plus de manière systématique les mots qui régulent et l?activité cognitive scolaire. ( ?.) Les enseignants ont souvent des réticences à faire et refaire. Ils disent souvent : « on l?a déjà fait » ou « on l?a déjà vu ; plus rarement : « ils le savent », « ils l?ont appris ». cf Revue Diversité, Les enjeux de l?apprentissage de la langue française, décembre 2007

    Mais là encore, on ne pourra pas faire l?économie d?une modification en profondeur des programmes et du temps d?apprentissage. Un retour quasi pur et simple aux démarches anciennes risque malheureusement de ne pas améliorer les compétences des élèves, car le contexte social, culturel et technologique est en profonde mutation.



    « ?exercices déclarés désuets et sans intérêts par les IUFM »



    Encore cette querelle contre l?IUFM ! Elle finit par être le bouc émissaire idéal du malaise des enseignants. Cette critique permanente montre surtout que l?Education nationale n?a pas des objectifs de formation des enseignants clairs et qu?en dehors des discours convenus sur l?admiration voué aux enseignants, l?enseignement n?est toujours pas considéré comme un vrai métier nécessitant un apprentissage.

    Pourtant des questions complexes se posent aux enseignants, elles restent sans réponse d?autant plus qu?elles sont la plupart du temps éludées au nom du « bon sens ».























  • Martine Louveau, secrétaire AFEF

    09 Mai 2008 à 17:05

    « En quoi ce programme serait pire ? »

    S?il n?est ni pire ni meilleur, pourquoi en changer ? Le ministre tient les programmes actuels pour responsables des mauvais résultats aux enquêtes internationales. Or, les spécialistes dont ceux de l?éducation nationale les interprètent différemment.

    Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA)?menée par l'OCDE en 2006, évalue des élèves de 15 ans. Bernard Hugonnier, directeur adjoint de la direction pour l'éducation à l?OCDE, a apporté un commentaire, repris par le Café pédagogique : « La deuxième [réflexion] concerne les modes d?apprentissage et la définition des compétences à acquérir par les élèves. On est toujours sous l?emprise des programmes et des accumulations de connaissances que chaque discipline juge nécessaire à chaque niveau. Il faut se libérer de cette emprise et de cet enfermement, changer les modes d?évaluation, privilégier l?approche par projets interdisciplinaires. »

    www.cafepedagogique.net/l...

    Quant au Programme international de recherche en lecture scolaire (PIRLS), il évalue les élèves de 10-11 ans. L?analyse de la Direction de l?Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) du ministère de l?éducation nationale a été rapportée aussi par le Café pédagogique :

    « En comparaison avec l?enquête 2001 (score français 525), les résultats inférieurs de 3 points ne sont pas statistiquement significativement différents. En revanche, l?analyse par type d?école montre que, sur ces 5 années, les résultats des élèves de ZEP ont progressé de 1 point, ceux du privé de 9 points, tandis que les élèves des écoles hors ZEP ont chuté de 8 points. »

    www.cafepedagogique.net/l...



    Bref, les programmes de 96 pour le collège ne sont pas les seuls responsables des mauvais résultats de la France et les programmes de 2008 - ceux du primaire et ceux du collège- sont très loin de répondre aux problèmes posées par ces deux enquêtes.

    On peut donc s?interroger sur les réelles intentions du ministre qui s?exprime ainsi en février lors de sa conférence de presse : « On me dit que les programmes [du primaire] rédigés entre 1998 et 2002 n'avaient pas encore fait leur preuve. Comme s'il fallait encore sacrifier quelques générations scolaires de plus pour avoir l'assurance définitive de l'échec d'une certaine pensée scolaire ! Cette pensée, celle du pédagogisme, nous la connaissons bien et nous en connaissons surtout les effets. Car l'école primaire ne parvient plus à faire diminuer l'échec scolaire qui touche les 15% des élèves qui entrent chaque année au collège avec de graves lacunes en lecture, en écriture ou en calcul. »







    « Il [ce programme] permettra peut-être à une majorité d?accéder aux textes littéraires ? »



    Cette idée tient de la pensée magique. Si on reconnaît tous qu?il y a un véritable problème de la maîtrise de la langue, les avis divergent sur les mesures à prendre. Mais il faut entendre les voix qui s?élèvent pour qu?on prenne en compte la « nouvelle »population scolaire. E. Bautier a sans doute raison quand elle écrit : « Je crains que de nombreux enseignants, aujourd?hui,(?) ne soient tentés de penser que chaque élève (?.) a en lui-même des compétences qu?il suffirait de mobiliser et de développer grâce à des situations. Malheureusement ce n?est pas le cas.

    Il est nécessaire d?aider les élèves à construire des ressources qu?ils n?ont pas. On n?enseigne plus de manière systématique les mots qui régulent et l?activité cognitive scolaire. ( ?.) Les enseignants ont souvent des réticences à faire et refaire. Ils disent souvent : « on l?a déjà fait » ou « on l?a déjà vu ; plus rarement : « ils le savent », « ils l?ont appris ». cf Revue Diversité, Les enjeux de l?apprentissage de la langue française, décembre 2007

    Mais là encore, on ne pourra pas faire l?économie d?une modification en profondeur des programmes et du temps d?apprentissage. Un retour quasi pur et simple aux démarches anciennes risque malheureusement de ne pas améliorer les compétences des élèves, car le contexte social, culturel et technologique est en profonde mutation.



    « ?exercices déclarés désuets et sans intérêts par les IUFM »



    Encore cette querelle contre l?IUFM ! Elle finit par être le bouc émissaire idéal du malaise des enseignants. Cette critique permanente montre surtout que l?Education nationale n?a pas des objectifs de formation des enseignants clairs et qu?en dehors des discours convenus sur l?admiration voué aux enseignants, l?enseignement n?est toujours pas considéré comme un vrai métier nécessitant un apprentissage.

    Pourtant des questions complexes se posent aux enseignants, elles restent sans réponse d?autant plus qu?elles sont la plupart du temps éludées au nom du « bon sens ».







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