L'AFEF était présente au Forum des Enseignants Innovants, comme les années précédentes. Cette sixième édition, organisée par le Café pédagogique en partenariat avec des associations représentant les différentes disciplines, qui a eu lieu à l'Hôtel de Région de Nantes les vendredi 5 et samedi 6 avril, aura été marquée par la présence de deux ministères aux séances d'ouverture et de clôture. Dans son discours d'ouverture, George Pau-Langevin, Ministre déléguée en charge de la réussite éducative, après avoir souligné que "innovation" et "école" constituent un couple peu évident, a rappelé l'intérêt de tenir compte des pratiques innovantes qui existent déjà, il ne s'agit pas de les inventer, mais de leur donner de la visibilité. Mais elle en a aussi affirmé la nécessité au regard des résultats PISA qui pointent le creusement des écarts entre les élèves qui ont de bons résultats et les autres. Pour enrayer le processus de décrochage scolaire, elle rappelait la priorité fixée au premier degré et l'accent mis sur les classes charnières : CP-6ème et elle rappelait combien la question du vocabulaire peut être essentielle ; à l'instar des anglo-saxons qui parlent de persévérance scolaire, elle proposait d'adopter une manière plus positive de valoriser l'effort, une école bienveillante devant permettre le "raccrochage".
La grande diversité des projets présentés se rangeait bien sous les thèmes des ateliers proposés le vendredi après-midi : "Continuité entre les cycles", "Usages des TICE", "Remédiation et soutien", avec une augmentation cette année de projets autour des stéréotypes de genres discutés dans l'atelier "Parité filles-garçons". Cette attention au genre n'était pas anodine, puisque deux représentantes du Ministère des Droits des Femmes sont venues, en séance de clôture, apporter le soutien de la Ministre Najat Vallaud-Belkacem et remettre le prix de la parité au projet : "L'image de la femme et de l'homme dans le sport et la société", présenté par Emmanuel Antoine et Jean-Baptiste Prévot, qui avait retenu l'attention du jury parce qu'il bousculait non seulement les stéréotypes garçons-filles, mais d'une manière plus générale la question du genre et de l'orientation sexuelle, notamment à travers le sport. Ce choix affirmait, une fois encore, que si l'innovation est une question d'évolution, c'est moins dans les outils technologiques que dans les idées qu'elle se reconnait.