Obligation de résultats, économie de moyens : maitres-mots de ce gouvernement, dont le Ministère de l'Education Nationale se fait l'écho. Ce rapport nous donne les moyens de nous appuyer sur un constat précis et chiffré.
L'état de l'École n° 17 [édition 2007]
Deux rubriques nous concernent particulièrement :
- Rubrique 8 : Compétences en lecture des jeunes
En 2006, 78,7 % des jeunes d'environ 17 ans sont des lecteurs habiles
et 9,6 % des lecteurs médiocres.
11,7 % des jeunes rencontrent en revanche des difficultés de compréhension.
En 2006, près de 800 000 jeunes hommes et femmes
de 17 ans ou plus, de nationalité française,
ont participé à la journée d'appel de préparation à la
défense (JAPD) et ont passé des épreuves d'évaluation
de la compréhension de l'écrit.
Trois dimensions spécifiques sont évaluées : l'automaticité
de la lecture ; les connaissances lexicales ;
des traitements complexes de supports écrits.Pour
chacune, un seuil de maitrise a été fi xé : en deçà d'un
certain niveau, on peut considérer que les jeunes
éprouvent des difficultés sur la compétence visée ('),
au-delà, la compétence est jugée maitrisée (+). À
partir de la combinaison des résultats, huit profils
de lecteurs ont été déterminés (tableau 01).
Les jeunes les plus en difficulté (profils 1 et 2), qui
représentent 4,8 % de l'ensemble, voient leurs faiblesses
s'expliquer par un défi cit important de vocabulaire.
De surcroît, les jeunes du profil 1 (2,6 %)
n'ont pas installé les mécanismes de base de traitement
du langage écrit. Parmi eux, certains sont
sans doute non lecteurs. En revanche, les jeunes
des profils 3 et 4 (6,9 %) ont un niveau de lexique
correct mais ils ne parviennent pas à traiter les
écrits complexes.
L'épreuve permet également d'identifier différents
profils de lecteurs, efficaces ou seulement médiocres
: 9,6 % des jeunes (profi ls 5a et 5b) parviennent
à compenser leurs difficultés pour accéder à un
certain niveau de compréhension. Le profil 5c désigne
une population de lecteurs (14,4 % des jeunes)
qui, malgré des déficits importants des processus
automatisés impliqués dans l'identification des mots,
réussit les traitements complexes de l'écrit, en s'appuyant
sur une compétence lexicale avérée. Enfin,
le profil 5d décrit les jeunes ayant tout réussi, soit
64,3 % de la population totale. Selon les critères
de l'épreuve, ces jeunes possèdent tous les atouts
pour faire évoluer positivement leur compétence en
lecture et affronter la diversité des écrits.
Compétences en lecture et niveau d'études atteint
par les jeunes sont étroitement liés : le profil 1
regroupe de nombreux jeunes ayant fait des études
courtes voire très courtes alors que le profi l 5d est
majoritairement composé de lycéens issus de la
fi lière générale (graphique 02).
Les garçons sont plus souvent en diffi culté que les
filles (tableau 01). Ils réussissent moins bien les
épreuves de compréhension, et sont majoritaires
dans chacun des profils 1, 2, 3 et 4. Ils sont aussi
caractérisés par un déficit des mécanismes de base
de traitement du langage, qui explique leur présence
plus importante dans les profi ls 1, 3, 5a et 5c
(graphique 03). De 2004 à 2006, la proportion de filles
en diffi culté de lecture reste inférieure d'environ
6 points à celle des garçons (tableau 04*).
Pour une partie d'entre eux ' 4,8 % de l'ensemble ' ces difficultés sont
très importantes.
-Rubrique 16 : La maitrise des compétences de base :
En 2007, on a estimé la proportion d'élèves qui maitrisent les compétences de base
requises en fin d'école et en fin de collège, en français et en mathématiques.
Selon les niveaux scolaires et les disciplines, cette proportion varie de 80 % à 90 %.
En fin de CM2, 86,3 % des élèves maitrisent les compétences
de base en français et 89,8 % des élèves
les maîtrisent en mathématiques (graphique 01). En
fin de troisième, ces proportions sont respectivement
de 79,9 % en français et 89,4 % en mathématiques
(graphique 02).
En français, à l'école, les filles sont plus nombreuses
à maitriser les compétences de base que les garçons
(89 % contre 83,7 %). En fi n de collège, la différence
est plus marquée (74,5 % des garçons contre 85,5 %
des fi les). En mathématiques, en revanche, les garçons
ont un avantage sur les filles à l'école (91,1 %
contre 88,1 %), avantage qui disparaît en troisième
où la proportion d'élèves qui maîtrisent les compétences
de base est la même chez les filles et chez les
garçons (89,4 %).