Dans la mesure où il s'agit d'un « projet soumis à consultation » dont l'enjeu est majeur, et où, par ailleurs, les modalités de la consultation mise en place paraissent irrecevables (par le temps alloué, le cadrage et la nature de la consultation, son ouverture au grand public), notre responsabilité d'enseignants et de formateurs se trouve engagée et nous amène à communiquer le résultat de notre réflexion.
- Les programmes actuels de 2002, révisés en 2007, d'une ambition élevée, n'ont pas eu la possibilité d'être effectivement assimilés et mis en 'uvre de façon stabilisée dans les classes.
- Le statut et la validité des actuels documents d'accompagnement ' avec lesquels ces nouveaux programmes sont en contradiction sur plusieurs points majeurs ' ne sont pas précisés.
- La simplification mise en avant par le discours ministériel et la logique d'« instruction » qui préside à ces programmes masquent un empilement de savoirs morcelés et décontextualisés qui ne respecte ni les rythmes d'apprentissage des élèves, ni les modalités d'appropriation du savoir.
- La stratégie de communication qui fait de ce projet de programmes un texte d'affichage conduit à des formulations de contenus scientifiquement incohérentes ou inappropriées.
- Donnant, par leur présentation, priorité aux savoirs déclaratifs sur les « compétences » à construire, ces programmes paraissent en contradiction avec les attendus du socle commun.
- L'abandon de la transversalité de la maîtrise de la langue réduit et appauvrit les perspectives de travail en ce domaine. Contrairement à ce que prétend le discours ministériel, cet abandon conduit, en cycle 3, à une diminution des horaires consacrés à la maîtrise de la langue.
- La définition des acquisitions par année conduit de fait à remettre en cause la logique des cycles.
- L'entrée dans un apprentissage systématique de correspondances graphies-phonies fait de la GS un pré-CP alors même que cette classe est sortie du cycle 2 dans ces nouveaux programmes et que, par ailleurs, le doyen de l'IGEN F. Perret, coordinateur de cette réorganisation, continue d'affirmer la double appartenance de la GS au cycle 1 et au cycle 2.
Compte tenu des considérations qui précèdent, les formateurs de français en charge de la formation du premier degré à l'IUFM de Poitou-Charentes estiment que le texte soumis à consultation n'est pas amendable et réclament son retrait.