Association française pour l’enseignement du français

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  • 17
    Mai

    Appel à contributions : Les écrits dans/de la formation des enseignants

    Pour le FA n° 184

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    Le français aujourd’hui n° 184, à paraitre en mars 2014 Lucile CADET & Fanny RINCK (coordination)

    LES ECRITS DE/DANS LA FORMATION DES ENSEIGNANTS DE FRANÇAIS

    Nombreux sont les écrits qui jalonnent les cursus de formation des enseignants et leurs parcours professionnels. Si l’on tentait une typologie, on recenserait tout d’abord :

    - Les écrits consultés, lus, analysés au cours de la formation de façon guidée ou non :

    1. écrits de recherche de « référence » : articles, ouvrages et chapitres d’ouvrage issus de la recherche scientifique (Daunay & Grossmann, 2012) ;

    2. textes officiels, écrits de cadrage ou écrits institutionnels qui définissent les contenus d’enseignement et par extension, les programmes de formation ;

    3. supports de cours, textes issus de manuels, chapitres d’ouvrages pédagogiques ; documents mis à disposition sur les sites des Académies, des CRDP, des CASNAV ou des sites des associations d’enseignants ou d’enseignants isolés visant la mutualisation des ressources.

    4. écrits issus du travail quotidien :

    - (1) écrits produits à l’initiative de l’enseignant – ou de ses collègues - pour organiser l’action pédagogique (écrits au tableau, affichages, bulletins scolaires, plannings, fiches de préparation, journaux de classe, appréciations sur les copies des élèves, etc.) ;

    - (2) écrits produits par les élèves ;

    les deux pouvant être utilisés conjointement à des fins de recherche et à des fins de formation (Daunay, ed., 2011 ; Hassan, 2010 ; Nonnon, 2000 ; Plane & Schneuwly, 2000 ; Schneuwly, 2000 ; Tardif & Lessard, 1999).

    - Les écrits produits dans le contexte académique, qui peuvent soit relever :

    1. au quotidien, de la prise de notes ;

    2. d’une logique interne, réflexive – écrits dits « professionnalisants » – envisagés comme participant au développement des compétences professionnelles – servant à penser et à analyser la pratique professionnelle en permettant la mise en relation de l’expérience pratique et des apports théoriques de la formation comme les journaux de bord, les dossiers de validation, les portfolios etc. (Cadet, 2006, 2007, 2012 ; Huver et Cadet, 2010 ; Morisse et coll., 2009, 2011) ;

    3. d’une logique externe, où le sujet « je scripteur » n’a pas sa place et dans lesquels il s’agit de fondre une argumentation dans un cadre déterminé qui comprennent les genres pratiqués dans les concours – dissertation, commentaire, résumé, synthèse par exemple ;

    4. d’une logique interne et externe : c’est le cas par exemple des rapports de stage et des mémoires professionnels. Ces écrits se réfèrent à l’expérience tout en s’inscrivant dans des formes et des types d’écritures codifiées (Blanc et Varga, eds., 2006). De ce fait, ils posent la question de leurs relations avec « les écrits pour penser » et des relations entre savoirs universitaires, savoirs scolaires et vécu (par ex., outre les travaux précédemment cités, Rinck, 2011).

    Les écrits produits en contexte académique, quels qu’ils soient, intéressent actuellement la recherche en « littéracie universitaire » ou « littéracie avancée », désignations qui font suite à celle de « didactique de l’écrit dans l’enseignement supérieur » (Boch, Laborde-Milaa & Reuter, éds., 2004 ; Briolet & Manesse, eds., 1999 ; Dabene & Reuter, éds., 1998 ; Delcambre & Jovenet, éds., 2002 ; Delcambre & Lahanier-Reuter, éds., 2012 ; Donahue, 2008 ; Fintz, éd., 1998 ; Pollet & Boch, éds., 2002. Dans la même perspective, un projet de constitution et

    de mise à disposition d’un corpus d’écrits d’étudiants, dont de futurs enseignants, (écrits de type universitaires et professionnels) soutenu par un réseau national de chercheurs vient d’obtenir un financement de la part du consortium «corpus écrits» de l’Institut de Linguistique Française (coord. F. Boch, M.-P. Jacques et F. Rinck, laboratoire Lidilem à l’université Grenoble 3.

    C’est en nous appuyant sur ces travaux, aujourd’hui plus nombreux, que nous souhaitons inscrire le numéro 184 de la revue Le français aujourd’hui dans lequel seront interrogés la place et le rôle de l’écriture dans la formation des enseignants de français. L’enjeu de ce numéro est pratique, il vise à répondre à la question suivante : comment former à l’écriture, comment faire écrire en formation pour former des enseignants de français qui, à leur tour, fassent écrire ?

    Il s’agira alors tout d’abord de questionner le rapport à l’écriture et à l’écrit qu’ont développé ou/et que développent les futurs enseignants de français dans le cadre de leur formation initiale (par opposition, par contraste, en complémentarité avec le rapport construit dans le cursus scolaire et/ou disciplinaire initial). Dans cet axe, il s’agira donc d’analyser les représentations que les enseignants de français se font des écrits et de l’écriture. Il s’agira aussi de s’intéresser à la question de la maîtrise des genres universitaires, en termes d’identité et de postures, de rapport à l’écrit et au savoir, comme sous l’angle des difficultés rédactionnelles liées à la maîtrise de l’orthographe, de la syntaxe ou de la cohérence textuelle, pour ne citer que ces trois exemples emblématiques.

    La question de l’accompagnement devra aussi trouver sa place tant sur le plan de l’organisation de l’écriture que sur celui de sa fonction : en quoi les formations universitaires permettent-elles une co-construction des pratiques d’écritures (est-ce que/comment formateurs et étudiants construisent les pratiques ensemble)? En quoi permettent-elles d’inscrire l’activité d’écriture comme partie intégrante de l’activité professionnelle ? Quid, finalement, de la formation de formateurs intervenant auprès d’enseignants de français en formation initiale et continue ?

    Ce faisant, et pour s’inscrire au-delà des cursus de formation, la question de ce qui se passe après la formation doit être posée. Les enseignants de français continuent-ils à écrire, pour réfléchir et/ou pour travailler une fois en poste ? Quels usages font-ils de l’écriture dans leur classe pour accompagner leurs élèves ?

    Coordination du numéro :

    Lucile CADET (Université Vincennes – Saint-Denis, Paris 8, Laboratoire Structures Formelles du Langage, UMR 7023)

    Fanny RINCK (IUFM de Grenoble, Université Joseph Fourier, et Laboratoire Lidilem, EA609, Université Grenoble 3).

    Pour envoyer une proposition de contribution :

    Les auteurs sont invités à envoyer leurs propositions de contributions par courrier électronique à lcadet-joseph@univ-paris8.fr et fanny.rinck@ujf-grenoble.fr avant le 10 juillet 2013.

    Les propositions, d’une page maximum, présenteront notamment la démarche de recherche suivie et ses principaux résultats. Elles devront comporter le rattachement institutionnel et scientifique des auteurs, un titre explicite, 5 mots-clés, ainsi qu’une bibliographie permettant d’identifier le cadre théorique. Les réponses (acceptations et refus) ainsi qu’un rétroplanning précis seront transmis aux auteurs avant le 30 juillet 2013.

    La parution du numéro est prévue en mars 2014.

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    BIBLIOGRAPHIE

    Blanc N. et Varga R. (eds.) (2006). Rapport de stage et mémoire professionnel: normes, usages, représentations. Lidil, 34. Grenoble, Université Stendhal - Ellug.

    Boch F., Laborde-Milaa et Reuter Y. (eds) (2004). Les écrits universitaires. Pratiques, 121/122, Metz, Cresef. Briolet D. et Manesse D. (eds) (1999). « ... à l’université ». Le Français aujourd’hui, 125, Paris, Larousse.

    Cadet L. (2012). «Le journal de bord d’apprentissage, un adjuvant ou un obstacle à la construction professionnelle». In Gohard-Radenkovic A., Pouliot S. et Stalder P. (éds.), Journal de bord, journal d’observation. Un récit en soi ou les traces d’un cheminement réflexif. Bern, Peter Lang, coll. Transversales, 197-232.

    Dabène M. et Reuter Y. (éds) (1998). Pratiques de l'écrit et modes d'accès au savoir dans l'enseignement supérieur. Lidil, 17, Grenoble, Université Stendhal - ELLUG.

    Daunay B. (éd) (2011). Les écrits professionnels des enseignants : approche didactique. Rennes, Presses Universitaires de Rennes.

    Daunay B. et Grossmann F. (2012). Vingt ans de recherches en didactique du français (1990-2010). Quelques aspects des recherches dans les revues, Repères, 46, ENS Lyon, Ifé.

    Delcambre et JoveneT A.-M. (éds) (2002). Lire-écrire dans le supérieur. Spirale, 29, Lille, Université Lille 3. Delcambre I. et Lahanier-Reuter D. (éds) (2012). Littéracies universitaires : nouvelles perspectives. Pratiques,

    153-154, Metz, Cresef.

    Donahue C. (2008). Ecrire à l'université : Analyse comparée en France et aux Etats-Unis. Lille, Presses Universitaires du Septentrion.

    Fintz C. (éd). (1998). La didactique du français dans l'enseignement supérieur: bricolage ou rénovation ? Paris, L’Harmattan.

    Hassan R. (2010). « Ecrire au tableau entre pratique langagière et geste professionnel ». Travail et formation en éducation, 5, En ligne sur : http://tfe.revues.org/index1053.html.

    Morisse M. et coll. (2009). Les écritures en situations professionnelles, Presses de l’université du Québec. Morisse M. et coll.(2011). Se professionnaliser par l'écriture Quels accompagnements ?, Presses de l’université

    du Québec,
    Nonnon E. (2000). « Le tableau noir de l’enseignant, entre écrit et oral ».
    Repères, 22, 83-119.

    Plane, S. et Schneuwly, B. (2000). « Regards sur les outils d’enseignement du français : un premier repérage », Repères, 22, 3-17.

    Pollet M. C. et Boch F. (eds) (2002). L’écrit dans l’enseignement supérieur. Enjeux, 53-54, Namur, Cedocef. Rinck F. (2011). « Former à (et par) l'écrit de recherche : quels enjeux, quelles exigences? » Le Français

    Aujourd'hui, 174, 79-89.
    Schneuwly, B. (2000). « Les outils d’enseignement. Un essai didactique ».
    Repères, 22, 19-38.

    Tardif, M., Lessard, C. (1999). Le travail enseignant au quotidien. Expériences, interaction humaine et dilemmes professionnels. Bruxelles: De Boeck. 

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