Association française pour l’enseignement du français

Appels de l'AFEF

  • 21
    Sep

    Appel à la résistance !

    A faire circuler largement, pour soutenir le CRAP, le GFEN, et toutes nos associations pédagogiques et de spécialistes


              Appel à la résistance !

     

    Mouvements et associations pédagogiques ne sont-ils pas en train de sombrer dans l’indifférence générale ?

    Déjà les associations étaient grignotées par une apathie ambiante indéfinissable : désintérêt, ennui, désinvestissement, épuisement, désespoir ?

     Et maintenant, le CRAP (Cahiers pédagogiques) et le GFEN (Groupe français d’éducation nouvelle)sont attaqués de plein fouet et voient leur existence remise en question par une coupe drastique de l’aide publique.

    Lien entre nos associations, les mouvements pédagogiques assurent une double fonction de vigie et de figure de proue. A la fois découvreurs et rassembleurs, ils alimentent notre réflexion pédagogique, nous offrent des lieux d’échanges autour de valeurs communes, et veillent au grain dès qu’une ligne de faille apparait. Sans le CRAP, sans le GFEN, collectifs fondateurs d’une approche démocratique de l’école, que resterait-il de la pédagogie ?

    Certes, d’aucuns aimeraient voir ce mot disparaitre, depuis qu’ils ont fait du pédagogisme l’ennemi de la République. Comme si l’école pouvait se passer de pédagogie, et  l’enseignement d’apprentissage ! Les mêmes renverraient bien l’éducation à une sphère strictement familiale, acceptant que l’école soit la complice, et pourquoi pas l’instrument, de la reproduction des inégalités sociales.

    Jusqu’à inciter les enseignants à participer à cette nouvelle lubie de l’école hors l’école, les cours de vacances, la formation des futurs enseignants sur temps libre : pourquoi n’auraient-ils pas droit, dès lors qu’ils acceptent qu’une part de l’éducation et de la formation ne fasse plus partie des missions du service public, à percevoir quasi en sous-main une part du gâteau ?  C’est sans doute, tant qu’ils peuvent grignoter quelques miettes, le  prix du silence et de l’aveuglement de certains devant le dépeçage de l’Education Nationale et la mise à mort des mouvements qui la font progresser.

    Et l’ensemble du système, peu à peu, se délite.

    Et le militantisme s’effrite, jusqu’à devenir lui aussi un gros mot en –isme. Ou alors on le réserve à des causes plus à la mode, plus rassembleuses.

    Et notre système scolaire craque, par coups de boutoir successifs, devant un fatalisme résigné aux conséquences lourdes pour nos enfants.

    Les associations comme la nôtre n’ont paradoxalement rien perdu dans cette entreprise générale  de destruction, elles n’avaient déjà aucune aide, aucun relai institutionnel, aucune reconnaissance.

    Elles tentaient seulement d’exister encore, de subsister en dépit de cette crise du militantisme. Elles le peuvent de moins en moins, assaillies par des questions sans réponse :

    Innover : pourquoi, alors que le retour à un passé idéalisé est institué en mode de pensée dominant ?

    Chercher des solutions aux difficultés des élèves : comment, si l’économie de moyens devient la priorité nationale ?

    Réfléchir à l’évolution de nos disciplines : le quotidien est déjà tellement  saturé, où trouver encore le temps de prendre un peu de distance ?

    Si nos associations pédagogiques et de spécialistes ne soutiennent pas activement le CRAP et le GFEN, elles se sabordent.

    Nous affirmons que la construction des apprentissages et des savoirs par des élèves actifs doit rester une priorité, que les compétences et les connaissances ne sont pas des objets inertes figés dans un socle bétonné, que les élèves sont des êtres humains qui ont, tous et chacun, droit à une éducation nationale, et que certains en ont encore plus besoin que d’autres.

    Nous lançons un appel à la résistance, au militantisme, à l’action collective.

    Mobilisez-vous pour le CRAP et le GFEN, mobilisez-vous pour votre association, mobilisez-vous pour vous et pour nous !

                                                          
                                Le Conseil d’Administration de l’AFEF

17 Commentaires

  • Patrick Roy

    10 Juil 2010 à 12:02

    Enseignant en primaire, je souscris bien évidemment à cet appel. Grâce aux mouvements pédagogiques, je suis parvenu à une véritable envie de travailler avec et pour les enfants dont j'ai la charge. Je reste toujours en recherche du mieux pour eux. Les ôter du paysage pédagogique serait criminel envers les générations d'écoliers, collégiens et lycéens à venir.

    Et je trouve particulièrement déplacé le texte ci-dessus venant de Mark. il est assez remarquable de constater que les anti-pédagogues sont toujours violents et méprisants envers "les autres".

  • Bourdier Philippe

    08 Juil 2010 à 18:04

    Je souscris pleinement à cet appel.

  • chantal viotte

    09 Juil 2010 à 12:30

    Je souscris entièrement à cet appel

  • Aurélie Guitton

    09 Juil 2010 à 14:30

    Je souscris aussi entièrement à cet appel, pour ma foi en ce métier tel que nous voulons l'exercer, pour nos élèves et pour l'avenir.

  • Marie-Do Darzeins

    08 Juil 2010 à 19:05

    Je souscris, bien évidemment, moi aussi, à cet appel.

  • Séverine Labarre

    09 Juil 2010 à 05:54

    Après 12 ans d'enseignement du français, alors que je fais partie de ceux qui ont bénéficié d'une véritable -quoique largement perfectible- formation à l'Iufm, je constate combien la réflexion pédagogique a peu de place dans l'Education Nationale, combien elle disparaît et je le regrette.



    Je souscris à cet appel.

  • Victor Nolain

    09 Juil 2010 à 17:24

    Je souris, pour ma part, à cet appel.

  • MAGNIER Patrick

    09 Juil 2010 à 17:30

    Résistons et revendiquons une formation initiale , en IUFM, plus longue, et avec des interventions du CRAP, du GFEN, du mouvement Freinet .

  • Robbes Bruno

    09 Juil 2010 à 19:51

    Je soutiens pleinement cet appel et mes amis du CRAP et du GFEN !

  • Pierre Lafrance

    09 Juil 2010 à 21:52

    Ayant été enseignant 36 ans avec des enfants en difficulté à la fois d'apprentissage mais aussi d'expression tant orale qu'écrite, je souscris entièrement à cet appel. Il faut préserver l'enseignement du français langue vivante et évolutive mais certes pas en nivelant vers le bas.

    Les jeunes défavorisés ont besoin de posséder les outils linguistiques leur permettant de conceptualiser, de s'exprimer, pour enrayer une évolution vers la barbarie et le recours aux passages à l' acte violents , hélas de plus en plus quotidiens et banalisés à l'heure actuelle!

  • Mark

    09 Juil 2010 à 23:10

    Je suis enseignant (professeur de lettres classiques en lycée) depuis 27 ans. En 27 ans, j'ai vu une réduction des inégalités, j'ai vu tous les publics soumis dès le collège aux notions les plus ardues et encore en construction des universitaires, et rendus incapables de comprendre vingt lignes d'un quotidien régional. J'ai vu de véritables brigades de la doxa pédagogique tenter via les IUFM de faire marcher au pas de l'oie les jeunes collègues qui tentaient, eux, d'enseigner quelque chose à leurs élèves. J'ai vu le mépris du savoir patrimonial, taxé de "bourgeois", le mépris de la connaissance et du savoir émancipateurs au profit des "activités", du brassage de l'air le plus fétide, de la célébration du vent et du vide. Alors, j'ai quand même du mal à pleurer sur votre sort. Mais comme vous êtes des collègues et que, sans doute, je veux le croire en tout cas, vous êtes de bonne foi, je me tire quand même un poil du nez pour verser une larme. Mais je ne m'associerai pas à votre appel.

  • Georges

    10 Juil 2010 à 13:09

    Gnan gnan gnan les nenfants. "Je suis instit et bien sûr je souscris". Pfffff... Le texte de Mark, quoi qu'en dise l'autre, était mesuré et assez sympa au fond, mais moi, je n'ai pas envie d'être sympa avec vous, avec vos expériences, avec votre mépris du savoir. Vous vous dites pédagos ? Allez donc bosser, vous n'avez pas besoin de décharges de service, votre place est en classe, devant votre tableau, avec vos craies et votre tête. Et enseignez donc quelque chose à nos gosses, histoire que nous n'y passions pas nos soirées, nous qui ne sommes pas rétribués pour faire votre boulot. C'est scandaleux qu'avec un certificat d'étude il y a trente ans ou quarante, on en sache plus qu'un bachelier aujourd'jui, bacheliers qui d'ailleurs arrivent à avoir plus de 20 de moyenne, ce qui laisse songeur.

    Et puis, quand on trouve déplacé un texte qui dit avec mesure une opinion que l'on ne partage pas, je crois que tout est dit. Eh oui, désolé, mais Staline est mort. Et la violence, Patrick Roy, était de votre côté, avant d'être du mien.

    Georges AMIEL, paterfamilias, Dijon

  • Christophe O

    10 Juil 2010 à 20:44

    Je ne me prononcerai pas sur l'appel. Mais je suis choqué de lire que quand on est à l'AFEF, on assimile au mépris de l'autre une voix courtoise mais dissidente. Ça en dit plus long que bien des appels.

  • Isabelle Henry

    12 Juil 2010 à 14:05

    Comme beaucoup, je réagis dans la spontanéité, à la fois à la lecture de l'appel que je soutiens, et à la lecture de l'appel de certaines réactions que je viens de lire.

    On peut en effet regretter d'une part l'agressivité contenue dans certaines réactions, mais aussi les propos à ce point caricaturaux dont nous sommes asaillis, opposant les dits "pédagos" (une façon de les mépriser dans la dénomination même) et les tenants du savoir, seuls à vouloir les transmettre. Je suis enseignante de lettres depuis 16 ans, passée par les fameuses IUFM tant décriées mais qui avaient au moins le mérite de permettre un minimum de formation initiale et de considérer qu'enseigner est un métier qui s'apprend (n'en déplaise à ceux pour qui il s'agit d'une vocation relevant du charisme comme médiateur du savoir à transmettre). Formatice moi-même, justement parce que j'ai des convictions, celle notamment de ne pas négliger les savoirs à transmettre dans ma discipline et dans d'autres, mais de sans cesse se poser la question du "comment" les faire passer : c'est cela la pédagogie, non la négation des savoirs au seul profit des moyens.

    Nul n'est besoin d'opposer les uns aux autres, le contexte ambiant, politique, sociétal s'en charge très bien.

    En tant qu'adhérente à l'AFEF j'adhère également à cet appel qui ne fait que retranscrire les inquiétudes concernant l'évolution de notre métier, la formation des nouveaux enseignants dont on ne peut nier qu'elle va être problématique.

    Reconnaissons au moins qu'il y a des attaques de toute part, que nous avons tous l'envie d'exercer notre métier dans les meilleures conditions possibles, pour le bien de nos élèves et sans s'incriminer les uns les autres, mais en essayant de comprendre et de mieux connaître peut-être les façons de travailler de ceux qui le font avec bonne foi, persévérance dans un climat pourtant peu propice.

    Attaquer l'éducation est la chose la plus facile qui soit puisque tout le monde s'y sent autorisé ; tout le monde est allé à l'école, tout le monde a des enfants autour de soi qui y sont, cela autorise donc tous les jugements sans connaître au fond ce qui est un métier, qui s'apprend ; savoir ne suffit pas, désolée pour ceux qui s'imaginent qu'on passe nos journées à ne rien faire. Critiquer les enseignants de vos enfants n'est pas non plus propice à ce que nous puissions travailler dans un climat de confiance propice aux apprentissages pour vos propres enfants.



  • Stéphanie

    21 Juil 2010 à 22:36

    Oui résistance résistance ... mais jusqu'à quel point ?

    L'Etat n'a apparemment pas d'autre ambition que d'amincir, d'étirer encore et encore le tissu éducatif : est-il encore utile de résister ou faut-il plutôt accélérer la déchirure pour obliger la reconstruction d'un vêtement neuf ?? Je me pose chaque jour la question...

  • Bruno Cellier

    24 Juil 2010 à 08:24

    Les Cahiers pédagogiques qu'ils soient en langue ou en tout autre matière enseignée sont indispensable pour engager le débat, s'interroger et progresser.

    Pourquoi les supprimer ?

  • elodie

    15 Aou 2010 à 18:06

    J'adhère à cet appel, moi-même jeune enseignante, car tout ce/ceux qui nous incite(nt) et nous aide(nt) à réfléchir pour constamment améliorer notre pratique et l'adapter aux élèves sont précieux du début à la fin d'une carrière.

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