Association française pour l’enseignement du français

Qui sommes-nous ?

  • 27
    Nov

    "AFEF, le temps d’un bilan : de nouvelles perspectives", de Viviane YOUX

    Editorial de novembre 2012

     

    AFEF, le temps d’un bilan : de nouvelles perspectives

    Lireet/ou imprimer le billet en format doc

     

                Trois années se sont écoulées depuis l’assemblée générale de décembre 2009 qui décidait d’un certain nombre de mesures destinées à restructurer et redresser l’AFEF. L’application de ces mesures était confiée à un groupe restreint de sept personnes (réduit à six l’année suivante). Après trois ans, le temps d’une mandature, un nouveau bilan s’impose pour évaluer l’action accomplie, le chemin parcouru, et les perspectives qui s’ouvrent. En regard des décisions de décembre 2009, quelques éléments d’analyse s’imposent aujourd’hui qui ont toute raison de susciter de l’optimisme. Vous avez été nombreux à continuer à nous faire confiance, merci à vous tous qui avez fait le choix de nous suivre dans cette aventure, et qui nous avez régulièrement soutenues par vos messages d’encouragement. Merci aussi à vous, nouveaux adhérents qui, trouvant dans notre réflexion sur la didactique du français un prolongement à vos travaux personnels, lui donnez du sens.

                Car c’est bien par là que nous avons souhaité commencer, il y a trois ans, nous saisissant de ce moment critique que constituait la suppression d’une formation professionnelle digne de ce nom : une réflexion sur la discipline français, en regard des valeurs originelles de l’AFEF mais aussi des évolutions des publics et des courants de la pédagogie, selon plusieurs axes :

    • celui des contours de la discipline, sa professionnalité, ses tensions, les changements possibles, nécessaires, dans l’enseignement du français, notamment pour réduire les inégalités scolaires ;
    • celui des élèves, de leur entrée dans la langue et les apprentissages de l’école, pour les élèves allophones, mais aussi pour tous les élèves différemment exposés aux usages de la langue orale ou écrite ;
    • celui des dispositifs institutionnels, notamment la mise en œuvre du socle commun, en articulation avec les programmes ;
    • celui des contenus : étude de la langue et orthographe (réaffirmant notre engagement pour une simplification, au-delà de l’application de l’orthographe rectifiée), et des compétences : apprentissage de l’écriture à l’école (dossier en cours).

                Un autre axe est déjà engagé, celui d’une réflexion sur ce qui interpelle notre discipline dans ses entours et pratiques, à la fois culturels avec l’histoire des arts ou technologiques avec les usages du numérique. Face aux urgences, nous sommes bien loin d’avoir pu traiter l’ensemble des problématiques liées à la didactique du français, car si l’actualité du Manifeste de Charbonnières ne se dément pas, force est de constater que les différents chantiers ouverts depuis quelques années, notamment par les didacticiens de la littérature, nous promettent encore de nombreux et riches débats.

                En même temps que nous nous engagions sur la voie d’une restructuration de l’AFEF par une réflexion de fond sur la discipline, nous réfléchissions sur les moyens à mettre en œuvre, selon le mandat reçu lors de l’assemblée générale de décembre 2009. Le premier pari que nous avons pris a été de ne pas le faire de manière isolée, et d’entrer en réseau avec d’autres associations et mouvements pédagogiques avec lesquels nous avons établi des relations solides, à la fois au sein de collectifs interdisciplinaires et de la FIPF, pérennisant un engagement ancien de l’AFEF au sein de la Fédération Internationale des Professeurs de Français. Au sein même de l’association, le cadre fixé par notre mission était de continuer les rencontres-débats, refonder le site internet, resserrer les liens avec la revue, créer une Lettre de l’AFEF. Voici où nous en sommes : les rencontres, organisées chaque trimestre autour de problématiques solidement étayées et d’interventions de spécialistes du sujet traité, sont l’occasion de mener en amont un travail de réflexion dans le cadre des laboratoires d’idées ouvrant la parole à de petits groupes de travail ; le site a été totalement refondu et permet maintenant de donner plus de visibilité à notre action tout en offrant un espace d’information apprécié ; les liens avec la revue Le Français Aujourd’hui, assurés par la double appartenance de Bénédicte Etienne au comité de rédaction et au conseil d’administration, et par ma présence au comité de rédaction, ès qualité de directrice de publication, sont prolongés par une mise en parallèle de rencontres-débats et de numéros de la revue ; la Lettre de l’AFEF, créée en mai 2010, et devenue mensuelle depuis octobre 2010, en est déjà à son numéro 23. Sur tous ces points, l’assemblée générale de janvier 2013 devra faire un bilan et fixer de nouvelles orientations.

                Mais, le domaine dans lequel nous émettions le plus de craintes il y a trois ans est celui des forces humaines sur lesquelles nous pouvions compter. Dans ce domaine aussi, nous pouvons être optimistes, même si, certes, tous les problèmes sont loin d’être résolus. En effet, si nous notions alors une érosion constante des adhésions, une nouvelle analyse s’impose aujourd’hui : nous n’irions pas jusqu’à dire que notre nombre d’adhérents est suffisant et correspond à nos attentes ; mais, bien au-delà de cette déploration, une analyse plus fine permise par notre site internet ouvert depuis deux ans montre que, fin 2012, un tiers des adhésions à jour est constituée de nouvelles contractées depuis janvier 2011. Ce renouvèlement ne laisse pas de nous paraitre prometteur et significatif d’un soutien au travail réalisé par l’équipe en place. Et il faut bien dire que l’investissement de l’équipe du conseil d’administration a été immense, qu’elle en soit largement remerciée, à la hauteur du temps et de l’énergie investis par chacune. Mon message alarmiste d’octobre vous a interpelés, je signalais que nous ne pouvions continuer seules, et que si nous ne trouvions pas d’aide nous serions contraintes d’abandonner. Les réactions ont été rapides, et les propositions spontanées pour entrer au CA qui nous sont parvenues à ce jour nous engagent à revoir notre position. Et c’est bien en espérant en recevoir d’autres que je vous expose maintenant une possible réorganisation du Conseil d’Administration, à acter en Assemblée Générale.


                En effet, depuis décembre 2009, nous avons fonctionné sous la forme d’un Conseil d’Administration réduit, aux responsabilités partagées, mais dans lequel la charge de travail était lourde pour les plus investies d’entre nous. Ce fonctionnement, décidé vu l’urgence de la situation, est devenu impossible à pérenniser de par le trop petit nombre de personnes sur lequel il repose. Voici donc le projet auquel nous avons réfléchi, d’une équipe à plusieurs niveaux d’investissement et de présence :

    • un Bureau, constitué, selon la loi sur les associations, d’un(e) président(e), d’un(e) vice-président(e), d’un(e) trésorier(e), d’un(e) secrétaire ; ce Bureau serait le garant du fonctionnement de l’association, sans que cela signifie qu’il en ait toute la charge ;
    • un Conseil d’Administration, constitué de membres chargés de seconder le bureau ; chaque membre du Conseil d’Administration pourrait avoir une fonction particulière, selon ses compétences (ce qui demandera un temps d’observation et de collaboration pour identifier ensemble les souhaits et les compétences de chacun), ou une responsabilité particulière selon les dossiers ; les fonctions qui pourraient être mises en place seraient, par exemple, la responsabilité de la Lettre de l’AFEF, la responsabilité d’un secteur particulier (école, collège, lycée, lycée professionnel, FLE/FLS...) ; les responsabilités ponctuelles seraient par exemple la prise en charge d’une rencontre-débat et/ou d’un laboratoire d’idées (élaboration de la problématique, suivi de l’avancée des travaux) ;
    • un Comité de consultation, sorte de Conseil des Sages ou d’Experts (nom à décider en Assemblée Générale), composé à la fois « d’anciens » de l’association, et « d’experts d’un domaine », particulièrement à l’écoute du devenir de l’AFEF et réactifs à nos actions ; cette fonction, peu exigeante en temps, leur serait proposée par le Bureau pour une durée que devrait fixer l’Assemblée Générale ; ce Comité serait consulté sur les décisions à prendre, les orientations à donner, et serait le garant des valeurs de l’AFEF.

                Cette réorganisation du fonctionnement de l’association permettrait certainement de perpétuer la qualité du travail effectué par l’équipe depuis trois ans. Évidemment, pour cela, nous avons besoin qu’encore quelques-un(e)s d’entre vous proposent de nous rejoindre. La qualité de notre réflexion sur la didactique du français en dépend ! Mais nous pouvons déjà être convaincu(e)s que de nouveaux chantiers de réflexion vont s’ouvrir qui ne souffriraient pas d’être ajournés faute de militants...

     

     

1 Commentaire

  • zakhartchouk

    29 Nov 2012 à 07:04

    je me réjouis que l'aventure de l'AFEF puisse continuer, moi qui ai adhéré, je crois, en 1977 et qui ai participé à de glorieux moments (ah, le superbe congrès de Strasbourg ou Bourdieu à Limoges, etc. et le fabuleux week-end orthographe dans le val d'oise, avec déjà Danièle Cogis et l'équipe de Pratiques, etc.
    Continuez votre combat, les Lettres en ont bien besoin. Je me réjouis qu'on parle beaucoup moins de "sauver les Lettres" dont le site parait peu actif. Battons-nous pour changer les programmes, et surtout les pratiques. QUand j'entends un ancien élève de l'année dernièe me dire fin novebmre qu'il n'a pas encore "fait de rédaction" ("c'est pas comme avec vous, on fait surtout de la grammaire"à ou un autre me dire que, nno, ils n'ont pas encore "étudié un livre" (en quatrième), je me dis qu'il y a bien des combats à mener....
    jm zakhartchouk

Commenter cet article

  • Nom *
  • Email
  • Site Web
  • Message *
  • Recopiez le code de sécurité *
  • ???
  •